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mise à jour 15 avril 2014
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Genre : opéra Claudio MONTEVERDI (1567-1643) L'Orfeo Favola in musica (Mantua 1607) Libretto d'Alessandro Striggio (?1573–1630)
David Hurley, countertenor - La Musica Charles Daniels, tenor - Orfeo Faye Newton, soprano - Euridice Emily Van Evera, soprano - Messaggiera Clare Wilkinson, mezzo-soprano - Speranza Curtis Streetman, bass - Caronte Emily Van Evera, soprano - Proserpina Christopher Purves, bass - Plutone Guy Pelc, baritone - Apollo Anna Dennis - Ninfa Rodrigo del Pozo, (high) tenor - Pastore Simon Wall, tenor - Pastore (& Eco) Gareth Morrell, tenor - Pastore Robert Macdonald, bass - Pastore Gareth Morrell, tenor - Spirito infernale Richard Latham, baritone - Spirito infernale James Arthur, bass-baritone - Spirito infernale Curtis Streetman, bass - Spirito infernale Robert Macdonald, bass - Spirito infernale
Taverner Consort and Players,
Direction Andrew Parrott 47'17 + 56'15, Avie Records, 2013.
Aux sources de l'Orfeo
Le reste de la distribution est à l’avenant, avec des protagonistes tout en aquarelle, notamment le surprenant contre-ténor David Hurley en Musica (rôle chanté par un enfant). Hélas, la Proserpine d’Emily van Evera (qui interprète également la Messagiera) se caractérise par un chant pur et enfantin, mais aussi d’une platitude que l’absence de vibrato et un respect trop scrupuleux de la métrique rend assez scolaire. A l’inverse le Pluton de Christopher Purves, impérialement caverneux, relève de l’évidence. Au-delà d’un petit gadget qu’on pardonnera (l’Ouverture débute sur des chuchotements comme si les courtisans étaient dérangés par la Toccata qui est captée de plus en plus près), on admire la modestie des Taverner Players pour lequel Andrew Parrott a choisi un continuo resserré mais attentif, et des instruments de dessus n’intervenant que de manière sporadique et exceptionnelle quand la partition le demande expressément. Il en ressort – répétons-nous - un Orfeo très épuré, très cohérent, dénotant une vision où le primat du chant est indiscutable, et où la composante orchestrale se trouve réduite, où les cordes pincées s’interrompent pour les ritournelles. Le soin apporté à la prosodie, la théâtralité déclamatoire, la pudeur ciselée digne d’une miniature Renaissance sont très marqués, et proprement admirables. On retrouve un petit peu le climat madrigalesque et intimiste de la version de Charles Medlam (EMI) en plus souple, où le travail très poussé sur le rythme et la scansion d’un Claudio Cavina en moins pittoresque ou coloré (Glossa) mais avec une force et une détermination supérieures. On avouera parfois regretter le manque de spectaculaire de la rencontre avec Charon (un Curtis Streetman un peu plat, plus fonctionnaire qu’effrayant), tandis que le tissu de cordes (y compris les « violini alla francese » pour lesquels Parrott a opté pour des pochettes, ou encore les belles basses de violons) appelle tous les éloges. Ibidem pour les cuivres, avec la réserve d’un son bien charmeur pour les horreurs infernales lors desquels regale, cornet et sacqueboutes auraient pu terrasser un peu plus le visiteur. Sans surprise, le contrepoint des chœurs du Taverner Consort comme des ensembles est impeccable, équilibré, dynamique, d’une exceptionnelle transparence (nous avons découvert de nouveaux détails polyphoniques alors que nos oreilles sont usées d’Orfeo successifs), digne du Huelgas Ensemble, c’est dire ! Alors que l’Orfeo est désigné comme la naissance de l’opéra, et trop souvent interprété de manière téléologique, cette réalisation accomplie, longuement mûrie, d’une sobriété radieuse, regarde non vers le futur opera seria et ses rodomontades, mais vers le monde arcadien d’une Renaissance qui se dissipe.
Technique : son aux contours parfois imprécis, caméra trop peu inventive, variant insuffisamment les angles, et aux cadrages quelquefois maladroits. Lire aussi :
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Affichage minimum recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
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