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mise à jour 20 janvier 2014
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Genre : opéra Claudio MONTEVERDI (1567-1643) L'Orfeo La Musica : Montserrat Figueras, Orfeo : Furio Zanasi, Euridice : Arianna Savall, Messaggiera (Sylvia) : Sara Mingardo, Speranza : Cécile van de Sant, Caronte : Antonio Abete, Proserpina : Adrina Fernández, Plutone : Daniele Carnovich, Apollo : Fulvio Bettini, Ninfa : Mercedes Hernández, Eco : Marília Vargas, Pastori : Gerd Türk, Francesc Garrigosa, Carlos Mena, Iván García.
Chorégraphie : Anna Casas, metteur en scène : Gilbert Delfo
La Capella Reial de Catalunya Le Concert des Nations Direction : Jordi Savall
DVD Opus Arte, enr. au Gran Teatre del Liceu, Barcelona, 31 janvier 2002.
Sublime !
Jordi Savall dirige son Concert des Nations et sa Capella Reial de Catalunya avec brio et délicatesse ; je dis bien qu’il dirige : vous ne le verrez pas prendre une viole de la soirée. Comme toujours, l’orchestre est doté d’un son très plein, qui surprend plus dans ce répertoire que dans Lully ; les trompettes et les percussions ont ce qu’il faut de brillant. Les effets de la plainte à Charon d’écho ne sont cependant en reste : avec toute la douceur qu’on en attend. Dès la toccata d’entrée, on est surpris d’abord par la clarté des trompettes, puis par la présence de l’orchestre, et finalement, on a absolument pas l’impression d’avoir entendu trois fois la même chose. Ajoutez encore que l’orchestre n’est pas jeté une bonne fois pour toute dans la fosse après l’« ouverture », mais qu’on y revient (la caméra du moins) et vous aurez compris qu’il n’y a pas que la scène et les chanteurs, mais qu’il s’agit bien d’un « duo ». Justement, la mise en scène. Je l’ai dit, elle est sublime. C’est une mise en scène « d’époque », en costumes, décors, tout. Mais en même temps, elle a quelque chose de moderne, car même les personnages ne sont pas uniquement sur la scène. Ainsi, notre petite Messagère (porteuse de la mauvaise nouvelle) arrivera du même endroit que Jordi Savall, c’est à dire qu’on la verra traverser la rangée centrale du théâtre pour venir se placer devant l’orchestre. Ensuite elle montera sur scène, pour redescendre et repartir. Le metteur en scène, Gilbert Delfo, a eu l’idée louable de nous placer dans une esthétique de la représentation : les musiciens sont aussi costumés, on voit bien que les nuages sur lesquels descend Apollon sont faux, mais curieusement, ça prend quand même : même si l’on voit le drame se faire sous nos yeux, on est happé par ce qu’on voit de tous les côtés, ce qu’on entend de tous les côtés aussi. Les chanteurs sont tous excellents, je n’ai aucune réserve particulière à formuler sur eux. La Musica de Montserrat Figueras est pleine de poésie, l’Orphée de Furio Zanasi plein de majesté, même dans sa douleur, la messagère de Sara Mingardo qui reste dans son médium et ses aigus, remplie d’un pathos dont elle nous déverse une portion à chaque mesure. Les trois divinités de la fête – Apollon, Proserpine et Pluton – sont empruntes de la gravité qui sied à leur rang, mais non sans humanité en ce qui concerne le couple infernal ; leurs voix, étonnamment puissantes et pleines, contribuent grandement à les élever au-dessus des mortels. N’oublions pas les quelques chorégraphies d’Anna Casas, peu nombreuses mais charmantes, qui contribuent à nous rendre le caractère total de ce spectacle. Vous l’aurez compris, nous avons là l’Atys-1987 de Monteverdi, à mon humble avis… De plus, les prises de vues sont intelligentes (même si certaines sont discutables), et la prise de son sans défaut. On ne s’ennuie pas, c’est beau à voir, enchanteur à entendre : que demander de plus ?
ORFEO
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