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mise à jour 20 janvier 2014
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Genre : musique de chambre Francesco GEMINIANI (1687-1762) Sonates pour violoncelle avec la basse continue Sonate III en do majeur Sonate XI opus I (1716) pour violon et basse en la mineur jouée au ténor de violon Sonate II en ré mineur Sonate I en la majeur
« Tendrement » pour clavecin extrait des
Pieces de Clavecin
tirées des différens Ouvrages, Londres, 1743 Sonate IV en si bémol majeur « Tendrement » pour ténor de violon, violoncelle et basse : transcription de Mathurin Matharel, d’après les Pieces de Clavecin tirées des différens Ouvrages (à l’origine Sonate VI opus I pour violon et basse)
Sonate VI en la mineur Bruno Cocset (violoncelle), Luca Pianca (théorbe) Les Basses Réunies.
66'45, Alpha 123, enr. 2006
Sonate III (Andante)
Un archet olympien et olympique
Dès le coup de départ, l'artiste, qui avait déjà remporté des trophées bien mérités avec ses interprétations de sonates de Vivaldi ou Barrière, prend à contre-pied le jury qui s'attendait à un déferlement de difficultés techniques et de virtuosité assumée. Car Bruno Cocset a fait le choix de l'intimité et de la tendresse en compagnie de Luca Pianca. Exit le clavecin et ses cliquetis métalliques, le luthiste italien apporte sa nostalgique mollesse, la délicatesse alanguie de ses arpèges, la conversation galante de ses boyaux (erratum : lire "cordes en boyau"). Et sous les accords de ce duo, c'est toute l'Italie qui apparaît sur la piste. Car bien que Francesco Geminiani fut un infatigable voyageur qui parcourut les chemins de la péninsule, de France et d’Angleterre, son style est indéniablement méditerranéen alternant la furia des doubles croches avec le bercement élégiaque des Affetuoso. Bruno Cocset a le geste généreux, ample, sûr de lui. Dès l'Andante de la sonate III, le violoncelliste fait valoir sa maîtrise du phrasé et de la suspension, abordant avec lyrisme le thème, laissant bourgeonner les graves. L'Allegro est un festin de coups d'archets différents, tantôt grinçants et rageurs, tantôt relâchés mais tout aussi énergiques. Les liaisons sont effectuées avec une propreté digne de la Galerie des Glaces restaurée. La sonate IX est interprétée avec un rare ténor de violon à la sonorité pleine et proche des aigus du violoncelle, même si on regretterait presque le retour du clavecin dans la basse continue, qui scande les temps avec insistance et ôte le côté rêveur précédemment observé. Si l'Andante de la sonate II traduit une écriture virtuose ébouriffante, l'un des petits bonheurs de cet enregistrement tient dans le creux des 37 secondes de l'Adagio de la sonate V et l'Allegro gracieux qui la suit : la rotondité de la courbe sonore glisse à la manière d'une soyeuse étoffe, accroche les reflets de lumière aux coins des notes, bute ça et là sur une harmonique. Il règne une spontanéité et une originalité dans le discours de ce violoncelle rarement atteintes, une vivacité folle qui ne se presse pas trop, une poésie et une prestance qui ne virent pas au romantisme dégoulinant. Il faut oser d'écraser si pesamment les premières mesures de l'Andante de la sonate VI, à la manière de géants défilant sur la Place Rouge. Il faut penser à ensuite soudain alléger le discours d'une chiquenaude inattendue, revenir à la charge en martelant les temps forts. Voilà une lecture aussi réussie que personnelle, comme on aimerait en entendre souvent et qui étreint l'auditeur avec force et conviction pour le libérer, épuisé, au bout de 66 minutes d'un tourbillon de climats.
Viet-Linh Nguyen Technique : Prise de son chaude et (trop ?) proche.
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Affichage minimum recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
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