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mise à jour 20 janvier 2014
| Genre : musique de chambre Arcangelo CORELLI (1653-1713)
Après des concertos pour flûtes de Vivaldi (Musiques à La Chabotterie, 2013) au sujet desquels nous avions dit tout le bien que nous pensions d'Hugo Reyne en tant que soliste, voici les célèbres Sonates et Follia opus V de Corelli, transposées pour la flûte à bec, conformément aux pratiques du temps. D'ailleurs Frans Brüggen avait donné les sonates 7 à 11 chez Das Alte Werk (Teldec). Si les premières mesures surprennent, tant nous sommes habitués au timbre plus habituel du violon, cette version-ci, captée en concert, laisse découvrir une infinie tendresse et rondeur. C'est donc à un concert intimiste, enregistré de très près alors qu'on aurait pu craindre la réverbération de la belle nef de Saint Louis des Français, tout à fait en contresens du cadre grandiose de cet édifice et du clair-obscur violent des toiles du Caravage qui ornent la Capella Contarelli. Hugo Reyne sculpte son Corelli tout en souplesse et en sourire, enchaînant les Allegros de la première sonate avec une aisance presque bonhomme, niant toute virtuosité dans les doubles croches. Ce regard lumineux et familier porte en lui ses limites : une Simphonie du Marais assez passive, un clavecin trop métallique, un archiluth trop discret, un discours posé qui manque de contraste mais non de poésie. L'Adagio de la première sonate est tout simplement splendide avec d'infimes inflexions que le musicien laisse s'épanouir et mourir avec une gravité éloquente. Idem pour le Prélude de la Sonate XI, d'un noble équilibre, où l'on songe à la conversation feutrée d'un salon précieux. Si certains seront déçu par les mouvements vifs souvent animés mais sans énergiques rodomontades, si la célèbre Follia conclusive, entêtante et hypnotique, semble moins sensuelle ou variée que dans d'autres enregistrements (celui de Brüggen précité par exemple, indémodable), il y a une grâce et une élégance, un "je-ne-sais-quoi" de mesuré et d'élégant, une touche finalement très française d'une bienveillance colorée, d'une éloquence très humaine par ses multiples nuances, qui font de ce concert un parcours au charme secret. Enfin, on saluera l'idée d'insérer des toccatas de Pasquani en guise d'interlude. Yannick Verlet, malgré un instrument ingrat, assez acide, y montre ductilité et précision.
Technique : bonne prise de son pour un live, pas de nuisance du public ni de réverbération, flûte très en avant, clavecin un peu fort.
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Affichage minimum recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
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