Rechercher
- Newsletter
-
Qui sommes-nous ?
-
Espace Presse - FAQ
-
Contacts -
Liens
- |
mise à jour 20 janvier 2014
|
Genre : musique pour orchestre Antonio VIVALDI (1678-1741) 6 Concertos pour flûte à bec
La Simphonie du Marais :
Hugo Reyne, flûte à bec et
direction
Musiques à la Chabotterie,
2013.
Fantasmi
La réalisation d’Hugo Reyne resplendit de l’éclat vif et espiègle d’une virtuosité décontractée. Elle est aussi étonamment « française » dans son équilibre, son attention aux timbres orchestraux, sa relative sagesse, y compris dans les crescendos par paliers d’une Tempesta qu’on a connu tellement plus débridée (Il Giardino Armonico - Teldec) ou nerveuse (Brüggen - reed. Sony). Ecoutons cet Allegro non molto de la RV 441, où Reyne choisit une voix médiane délicatement ciselée, avec un tempo qui refuse l’abandon sensuel, mais où la mélodie ornée, « bien tempérée », aux articulations sensibles et pudiques fait merveille. Car la flûte d’Hugo Reyne est une voix humaine, éloquente et souriante, chaleureuse et optimiste, même dans les Largo contemplatifs où perle toujours sous la nostalgie un rayon de réconfort. C’est le cas pour celui du magnifique concerto RV 108, qui traîne le spleen de dentelles de son la mineur avec une économie de moyens très évocatrice. C’est peut-être du côté de la Simphonie du Marais que l’on restera parfois un peu sur sa faim. La vision est cohérente : à la discrétion élégante du soliste répond celle d’un orchestre coloré dans ses sonorités mais qui manque de fougue et de relief, d’énergie et de fureur. Cet Allegro initial d’Il Giardellino est celui d’un oisillon sautillant le long d’un parterre à la française, dans un monde maîtrisé voire aseptisé. Et quand bien même les doubles croches remuantes des Fantasmi de La Notte sont nettement plus sanguines, elles ne parviennent pas à impressionner l’auditeur avec la représentation instable et viscérale que d’autres interprètes ont su insuffler à ces pages. D’ailleurs, l’Allegro con molto de la RV 440 n’est-il pas relativement versaillais dans sa majesté soyeuse, alors que la suspension de son Lhargetto se fait brise hésitante ? Alors que penser de ce nouvel opus de la Simphonie du Marais ? Cela dépendra des goûts de nos lecteurs. Pour notre part, si l’interprétation pâtit de sa trop grande retenue virant quelquefois à la préciosité, et d’un orchestre plus placide que bouillonnant, on admire sans réserve les méandres de la flûte d’Hugo Reyne, très attachante, pour cette Venise baignée des doux rehauts de lapis d’un Berchem, c’est-à-dire d’une Italie rêvée, apaisée et de bon ton, et dans laquelle le grand peintre n’avait jamais mis les pieds.
Technique : prise de son équilibrée manquant toutefois de graves.
|
Affichage minimum recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
|