Genre :
musique religieuse
André CAMPRA (1660-1744)
Requiem
English Baroque
Soloists,
dir. John Eliott Gardiner,
Erato,
coll. Voyage Musical, reed. 2000

Campra se retourne dans sa tombe
John Eliott Gardiner est célèbre pour son affinité
avec la musique française. on lui doit notamment les extraordinaires Boréades de Rameau ou encore le remarquable Scylla & Glaucus de Leclair.
Mais... que diable était-il allé faire dans cette galère ? Le chef anglais a réussi à transformer une des
œuvres
les plus touchantes de Campra en bouillie insipide. Sans entrer dans des
détails aussi cruels que navrants, remarquons simplement que les tempi sont lents, étirés, usant chaque mesure jusqu'à la trame, tandis que des
solistes exécrables contribuent à faire de cet enregistrement un échec
monumental. Rarement on aura vu un orchestre aussi inconsistant, rarement les
chanteurs et choristes auront atteint ce niveau de nullité et d'indigence. On
frise le néant, on frôle la catastrophe, on s'effondre dans l'abîme.
Effectivement, c'est un Requiem dont le grand motet ne se remettra pas de
sitôt. Les amateurs de ce grand motet pastel, proche du langage de l'opéra
se tourneront plutôt vers Hervé Niquet, à la tête du Concert Spirituel (Accord)
ou vers la ferveur d'Herreweghe plus onctueuse (Harmonia Mundi). On évitera en
revanche une assez récente gravure de William
Christie (Virgin) étonnamment insatisfaisante.