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mise à jour 20 janvier 2014
| Genre : musique religieuse Jean-Sébastien BACH (1685-1750)
Tombeau de Sa Majesté la Reine de Pologne Missa à 4 voci, 2 Travers, 2 Violini, Viola e Cont BWV 234 Praeludium in organo pleno, pedal BWV 544 "Lass, Fürstin, lass noch einen Strahl" BWV 198 Herzlich tut mich verlangen à 2 clavier et pédale BWV 727 Pars 2da "Nach gehaltener TrauerRede" Fuga BWV 544
Katherine Fuge (soprano), Carlos Mena (alto), Jan Kobow (ténor), Stephan MacLeod (basse), Francis Jacob (orgue Gottfried Silbermann 1737) Ricercar Consort, direction Philippe Pierlot
78'19, Mirare, enr. 2006.
Un Tombeau bien joyeux
Et l'on comprend à l'écoute du Ricercar Consort pourquoi la jaquette a cru nécessaire d'arborer fièrement ce "Tombeau". En effet, rarement la mort aura eu un visage aussi doux et aussi avenant. Délaissant la dramatique pesanteur d'Harnoncourt (Teldec), ou la spiritualité ronde de Philippe Herreweghe (Harmonia Mundi), Philippe Pierlot a sculpté de manière chambriste et maniérée cette pièce de déploration qui dès lors n'en a plus que le nom. Les tempi sont relativement mesurés quoiqu'allègres, l'orchestre et les instruments obligés très colorés (superbes traversos, le plateau vocal tout à fait satisfaisant : Katherine Fuge au timbre acidulé avec de jolis aigus, Carlos Mena très pur et avec une belle égalité de registres, Jan Kobow un peu trop opératique mais à l'émission très stable, Stephan MacLeod puissant et profond. Hélas, seul l'air "Wie starb die Heldin so vergnügt !" atteint réellement la mélancolique spiritualité d'une lamentation. De plus, la cantate est par ailleurs jouée en OVPP (comprenez une voix par partie "one voice per part") conformément aux théories développées par Joshua Rifkin ou Andrew Parrot, ce qui allège la transparence du contrepoint au détriment des effets de masse. Nous le répétons donc, la qualité technique de l'enregistrement et le travail des interprètes sont exemplaires. Toutefois, c'est sur les choix esthétiques que nos appréciations divergent. Nous aimons que la mort, arrive avec son crâne et sa faux, la grimace figée de l'horreur, la cendre puante des cadavres, les fleurs fanées des vanités (oui, j'en parlerai avec mon analyste :-). A l'inverse, le Ricercar Consort a préféré une vision lumineuse, sereine, parfois légère, toujours tendre, un rien "tarte à la crème" de palais praguois. Le reste du disque est d'un très haut niveau, toujours avec la même ambiance. On distinguera surtout une Messe à 4 voix très mélodique et presque galante dans ses arabesques du "Kyrie", avec un "Qui tollis" étiré en apesanteur. Bon, nous reconnaissons que nous sommes peut-être trop exigeants à l'égard du Ricercar Consort qui nous avait ébloui avec le Stabat Mater de Sances. Et, l'instar de la photographie souriante des interprètes, nous leur diront que la mort leur va très bien...
Technique : prise de son aérée et naturelle.
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Affichage minimum recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
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