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mise à jour 20 janvier 2014
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Genre: musique de chambre Jean-Sébastien BACH (1685-1750) Six Suites pour violoncelle seul BWV 1007, 1008, 1009, 1010, 1011, 1012. Critique comparée des versions : Tatjana Vassilieva (violoncelle moderne) 138', 2 CDs, Mirare, 2009.
Dominique de Williencourt (violoncelle moderne) 156'. 2 CD, EA Records, 2009.
Suites et fin Nous avions déjà évoqué le mois dernier le génie indescriptible du Kantor, et combien il était difficile de l’appréhender pour le mieux faire apparaître, et ce mois-ci, force nous est de le constater à nouveau. Tout le monde s’est toujours emparé de ses suites pour violoncelle seul, des interprètes les plus baroques (Bylsma, Ter Linden, Cocset, Pandolfo...) aux plus modernes (Casals, Tortelier, Rostropovitch, Queyras...) à tel point que tout violoncelliste s’y confronte un jour, que ce soit pendant ses études ou lors d'un rite quasi initiatique de passage à la maturité.
Les phrases ne sont guères tenues jusques au bout, le souffle est court, d'un laconisme glacial. En un mot, le regard anti-lyrique, d'une rigidité à faire bleuir un cadavre, n'invite guère à la poésie et au voyage. Un vibrato intempestif brouille les articulations, comme dans la Sarabande de la 1007, qui se dissipe dès les premières notes tant le soutien est absent. L'archet est tantôt trop sec et assené (gigue de la 1007), tantôt au contraire beaucoup trop doux, comme si Vassilieva le tenait délicatement entre deux doigts de peur de le froisser (Allemande de la 1012). En outre, les tempi et les caractéristiques des danses sont peu rendues. Cela peut certes procéder d'un choix (Ter Linden avait choisi de les intellectualiser au point de les métamorphoser en réflexion crépusculaire), mais il ne se dégage ici qu'une certaine platitude, beaucoup trop moderne pour nos goûts conservateurs. Voilà donc une occasion de relancer l’ancienne querelle du purisme contre le modernisme, de la fidélité au texte contre une réinterprétation contemporaine. Dans tous les cas, cet enregistrement a le mérite de nous conforter dans nos opinions personnelles d'un Bach sur instruments anciens, et avec les principes interprétatifs et critiques adéquats.
Bien entendu, nous ne tenons pas là une lecture révolutionnaire, d'une puissance inouïe et qui revigorerait notre vision de l'œuvre, mais ce Bach du désert, d'une humilité extrême, a pour lui le charme de la discrétion. L’enregistrement peine à nous tenir jusqu’au bout, et la dernière suite, la 1012 s'avère décevante. La Courante, par exemple, y est un peu trop précipitée (nous éviterons toute sorte de jeu de mot plus que douteux qu’il serait tentant de faire ici). Et surtout la prise de son rend seules perceptibles les harmoniques aigues de l’instrument, tandis que la richesse et du timbre et des pièces s’y perdent. Sans ses terribles défauts techniques, l’enregistrement aurait sans doute pu figurer dans les honorables interprétations de ces Suites intemporelles.
Technique : prise de son trop riche pour Vassilieva, comme si le micro était "dans le violoncelle". trop lacunaire pour Williencourt, et trop éthérée (choix stylistique ou nécessités concrètes ?)
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Affichage minimum recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
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