Rechercher
- Newsletter
-
Qui sommes-nous ?
-
Espace Presse - FAQ
-
Contacts -
Liens
- |
mise à jour 20 janvier 2014
|
Genre : musique religieuse Jean-Sébastien BACH (1685-1750)
"Une cantate imaginaire"
Sinfonia - Cantate "Am
Abend desselbigen Sabbats", BWV 42 (Johann Sebastian Bach)
Nathalie Stutzmann, contralto et direction
Orfeo 55
Deutsche Grammophon, 2012
Ceci n'est pas une cantate
Pourtant, il se dégage surtout de cette cantate imaginaire un parfum d'incompréhension et de frustration qui soulève un questionnement plus fondamental. Peut-on, à la manière d'un récital d'airs d'opéras, enfiler les "tubes" de cantates sacrées ou de Passions, à la manière d'un catalogue de rodomontades haendéliennes ou vivaldiennes ? Et en dépit du texte introductif de Gilles Cantagrel, qui recontextualise les œuvres d'où les pièces sont tirées et semble cautionner l'entreprise, notre réponse est clairement non. Non parce que cet alignement fragmenté des meilleures pages bacchiennes se mue en "best-of" vide de sens, d'une superficialité narcissique. L'approche très opératique de Nathalie Stutzmann, notamment dans ses articulations ou ses ornements, le manque de profondeur d'Orfeo 55, confèrent à l'ensemble l'allure regrettable de cantates profanes ou de da capos de concert aussi brillants que vains, et qui, selon nous, nient la nature même de cette musique-là. Et ce constat ne vaut pas seulement pour les cantates de Bach mais pour n'importe quel autre compositeur. En outre, cette cantate imaginaire n'en est pas une, puisqu'elle ne respecte pas même la structure d'une cantate, qu'il s'agisse de la forme de la vieille cantate-motet, de la cantate pour soliste ou de la cantate de Leipzig archétypale avec ses chorals, et son alternance d'airs et de récitatifs. Nous pensons la même chose de l'enregistrement tout aussi charmant de Pulcinella, paru concomitamment chez Aparté. Alors, ce coup de gueule passé, il faut admettre la qualité de la réalisation, l'énergie et les couleurs d'Orfeo 55, la beauté du timbre des instruments obligés, l'investissement de Nathalie Stutzmann et son mezzo profond et si reconnaissable qu'il nous ferait presque oublier nos ratiocinations de principe. Il est donc temps de conclure ce billet, avant de se laisser amadouer par les sirènes du "Kommt, ihr angefochtnen Sünder" d'une douceur mouvante ou par l'apaisé, lyrique et un peu solennel "Bist du bei mir" de Stölzel...
Technique : prise de son aérée et fidèle, superbes chœurs.
|
Affichage minimum recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
|