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mise à jour 6 janvier 2014
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Chronique Concert Zelenka, Missa Votiva, Collegium 1704, dir. Váklav Luks
V. Luks - D.R.
Jan Dismas Zelenka (1679-1745)
Missa Votiva ZWV 18
Gemma Bertagnolli, soprano Kamila Mazalová, alto Sebastian Monti, tenor Tomáš Král, basse
Collegium Vocale 1704 Collegium 1704 Direction Váklav Luks
Vendredi 16 septembre 2011, église Notre-Dame de Pontoise, concert d’ouverture de la 26e édition du Festival baroque de Pontoise "Hymne à la vie, ode à la joie" (P. Lhotellier)
Si le Collegium 1704 fit là-encore montre de son habituelle énergie confinant parfois à l’ivresse, la lecture est plus aboutie que celle du Messie par un jeu constant de tension et de relâchement, conjuguant puissance et contrastes. Sous la baguette emportée et convaincue du chef, l’orchestre fait valoir un son compact et dense autour de son noyau de cordes. Les attaques sont incisives, farouches, parfois brutales, ça et là adoucies par le halo coloré du basson. Ainsi le Gloria révèle un optimisme martelé, une ferveur entraînante que le Collegium Vocale 1704, charpenté et puissant, restitue avec exaltation jusqu'aux accelerendi du "Glorificamus te". Côté solistes, on distinguera en particulier la basse stable et précise de Tomáš Král, au timbre un peu léger, mais aux articulations d’une rare élégance ("Quoniam tu solus Sanctus"), et le ténor rond de Sebastian Monti d’un beau lyrisme contenu ("Et incarnatus est"). La soprano Gemma Bertagnolli a, quant à elle, semblé plus en retrait, en dépit d’un beau registre median : les vocalises du Kyrie se sont avérées éprouvantes, la projection parfois insuffisante face à l’orchestre il est vrai déchainé ("Quis tollis peccata mundi").
Sebastian Monti © Zanaida Les tempi souvent très rapides mettent parfois les départs à rude épreuve, le chœur comme l’orchestre, présents et engagés, dialoguent avec frénésie et brio. Le Credo bouillonnant et tumultueux laisse apparaître des éclairs de violons zébrant la masse sonore. Mais ce fourmillement constant, cette démonstrativité théâtrale très italianisante auraient pu tourner à la superficialité, au simple spectaculaire d’une rutilance extravertie. Il n’en est rien. Il n’en est rien parce que Luks a su rester proche des affects du texte sacré qu’il illustre, parce derrière le mouvement et la couleur, le chef est soucieux d’insuffler du sens et de la cohésion à l’ensemble, parce que certains moments, tel le Cruxifixus, voient d’un coup de baguette se décrocher les tentures multicolores des palais princiers pour répandre une atmosphère de malaise viscéral aux chromatismes douloureux, ou au contraire s'avanouir les ardeurs de chacun pour l’intimité d’un Sanctus tendre et enveloppant. Et tandis que la nuit baroque s’emplissait des échos jubilatoires du public conquis, on ne peut que rejoindre Patrick Lhotellier qui célébrait cet "hymne à la vie, ode à la joie".
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Affichage recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
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