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6 janvier 2014

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Chronique Festival

 

"Trois amis à Londres"

"Les maîtres de l’orgue : amitiés et filiations"

 

27e édition du Festival de Lanvellec et du Trégor

Mira Glodeanu © Patrice-Grange

"Trois amis à Londres"

Johann Christian Bach (1735–1782)

Quatuor no 1 pour flûte, violon, alto et basse en ré majeur WB 57

Quintette pour flûte, hautbois, violon, alto et basse en ré majeur, WB 75

 

Joseph Haydn (1732–1809)

Trio londonien no 1 pour flûte, hautbois et basse en si bémol majeur Hob. IV

 

Wolfgang Amadeus Mozart (1756–1791)

Quatuor pour hautbois, violon, alto et basse en fa majeur K. 370

Duo pour violon et alto en sol majeur K. 423

Quatuor pour flûte, violon, alto et basse en ré majeur K. 285

 

Mira Glodeanu, violon et direction

Alexis Kossenko, flûte traversière

Christian Moreaux, hautbois

Pierre Vallet, alto

James Munro, violone

Vendredi 25 octobre, 21h, Église de Penvénan

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Le retour sur la scène de l’ensemble Philidor avec sa nouvelle directrice artistique, Mira Glodeanu, était attendu. Il faut dire que confier la direction d’un ensemble centré sur les vents à une violoniste a de quoi surprendre. Ce choix permet néanmoins à l’ensemble de connaître à proprement parler une nouvelle vie et d’aborder un répertoire nouveau. En l’occurrence, l’ensemble Philidor nous proposait un programme qui donnait à entendre les amitiés qui liait Mozart d’une part à Haydn, et d’autre part à Johann Christian Bach ; et ce, autour d’un lieu : Londres, ville emblématique du cosmopolitanisme de l’époque classique.

Si Haydn et Mozart ne s’y sont pas connus, c’est néanmoins une œuvre liée à la capitale britannique qui est proposée : le premier des trop rares Trios londoniens, œuvres extrêmement plaisantes, d’une vivacité et même d’un humour ravageurs — et peut-être l’ensemble a-t-il manqué un peu de détente pour pleinement nous y satisfaire.

L’influence de Johann Christian Bach sur Mozart a souvent été signalée, mais a eu tendance à éclipser les qualités propres du dernier fils du cantor. Sa musique est remarquablement fluide, qualité qu’elle partage avec celle de son ami, mais si les quatuors avec flûte de Mozart sont très centrés sur la flûte, les œuvres de Johann Christian sont un peu plus démocratiques et donnent davantage de place à chacun.

L’ensemble Philidor a paru précautionneux dans la première partie du programme, mais a su convaincre plus largement et s’est montré plus dégagé dans la seconde. Ainsi, les anches ont fait des leur et ont mis en difficultés Christian Moreaux dans le quatuor avec hautbois de Mozart — il retrouvera ses aises dans le quintette final —, tandis que le quatuor avec flûte en majeur a été un enchantement. Il faut dire qu’Alexis Kossenko est toujours impressionnant de sûreté technique, d’aplomb, de précision comme d’aisance. À ses côtés, Mira Glodeanu déploie un jeu tout en élégance du phrasé, souvent lyrique. La basse, confiée au violone de James Munro, est délicate, soutient, mais s’avère parfois un peu trop discrète et mériterait sans doute d’être mise davantage en valeur.

Le quintette de Johann Christian Bach sur lequel s’achevait le programme laissait entendre un ensemble épanoui, en pleine possession de ses grands moyens, très équilibré, plein de charme. L’ensemble du programme semble placé sous le signe de la courtoisie, de l’amabilité, de la sociabilité la plus parfaite, la plus affable et la plus élégante.

François Espinasse - D.R.

"Les maîtres de l’orgue : amitiés et filiations"

Louis Couperin (ca.1626–1661) : Prélude, Fugue sur le cromorne, Fantaisie

John Bull (ca.1562–1628) : The Spanish Paven

William Inglot (1554–1621) : The leaves be green

William Byrd (1543–1623) : Galiarda

Peter Cornet (ca.1575–1633) : Fantaisie du 1er ton

Girolamo Frescobaldi (1583–1643) : Aria detto Balletto

Johann Jacob Froberger (1616–1667) : Toccata da sonarsi alla levazione

François Roberday (1624–1680) : Troisième fugue et caprice

Georg Muffat (1653–1704) : Toccata quarta

Johann Sebastian Bach (1685–1750) : Nun laßt uns den Leib begraben BWV 1111, Was Gott tut das ist wohlgetan BWV 1116, Alle Menschen müssen sterben BWV 1117

Dietrich Buxtehude (1637–1707) : Præludium en sol mineur BuxWV 163

 

François Espinasse, orgue Robert Dallam

Samedi 26 octobre, 21h, Église de Lanvellec

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Après l’époque classique, remontons un peu le temps pour nous trouver dans le répertoire contemporain de l’exceptionnel orgue Robert Dallam de 1653. François Espinasse a eu à cœur de façonner un programme qui évoque quelques-uns des maîtres de l’histoire de l’orgue au XVIIIe siècle. Trois axes principaux, géographiques : l’Angleterre, l’Italie et l’Allemagne. La France n’est pas absente, puisque le programme s’ouvrait par trois pièces de Louis Couperin — qui ne nous ont pas pleinement convaincu et nous ont paru, sur cet orgue, manquer un peu de grandeur — et que les régions, en fait, se rencontrent : les Anglais ont voyagé jusqu’en Italie, Froberger aussi, qui aussi vint en France faire connaître sa musique et celle de son maître et ami Frescobaldi, et tous deux sont cités par Roberday. Quant à Muffat, il connaissait aussi bien Lully que Corelli et sa musique relève à proprement parler d’une synthèse européenne des styles de l’époque. Le programme s’achève avec trois chorals de Bach et un Prélude de Buxtehude, dont on sait les liens qui les unissait.

De ces pièces variées, ce sont les anglaises qui nous paru les plus abouties. L’orgue, de facture anglaise, leur donnait un éclat particulier, bien que ce soient des pièces pour virginal, et il nous a paru que la rigueur de François Espinasse leur convenait bien, mais qu’il parvenait aussi à leur donner un petit quelque chose de cordial, d’amène, bref, d’humain. Ainsi, The leaves bee green d’Inglot avait tout l’air d’un madrigal de campagne, et ne laissait pas de faire songer à un Gentleman Farmer…La registration, toujours soignée, évite les effets faciles, et c’est sans doute là l’une des raisons qui font des pièces anglaises une réussite : loin finalement de faire sonner l’orgue « en grand », elles parviennent à créer une ambiance intimiste.

Cette sagesse de la registration, peut-être, péchait un peu de l’Aria detto balletto de Frescobaldi, laquelle appelle sans doute davantage de théâtre ; de même, le Præludium de Buxtehude nous a paru manquer un peu de folie, de fantaisie.

François Espinasse excelle à caractériser chaque pièce et à créer des ambiances, et à cet égard les pièces courtes, les miniatures, lui réussissent. Dans les chorals de Bach, l’organiste fait preuve d’un très beau sens de la rhétorique. Il n’a manqué à ses lectures qu’un rien de fantaisie pour complètement satisfaire l’auditeur.

 

Vers la suite de notre chronique du Festival

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Loïc Chahine

 

Le site officiel du Festival : www.festival-lanvellec.fr

 

 

 

 

 

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