Jean-Sébastien Bach (1685 -1750)

Cantate BWV 84 "Ich bin vergnügt mit meinem Glück"

Cantate BWV 82 "Ich habe genug"

Jean-Baptiste Pergolèse (1710 - 1736)

Stabat Mater pour soprano, alto et cordes

Damien Guillon (alto et direction), Hana Blazikova (soprano)

Ensemble Le Banquet Céleste :

Baptiste Lopez (premier violon), Caroline Bayet (violon), Paul de Clerck (alto), Ageet Zweistra (violoncelle), Marcel Ponseele (hautbois), Elodie Peudepiece (contrebasse), Kevin Manent (clavecin et orgue)

11 septembre 2010, Prieuré de Froville-la-Romane, dans le cadre du concert de clôture du Festival de Froville (54)

Une fin de saison haute en couleurs

Habitués  de Froville, Damien Guillon et Le Banquet Céleste assuraient ce samedi 11 septembre le dernier concert du Festival, avec un programme consacré à des cantates de Bach et au Stabat Mater de Pergolèse. Le Banquet Céleste, à la composition variable, disposait cette fois d'un effectif renforcé autour de Kevin Manent (avec notamment le hautbois de Marcel Ponseele qui nous enchanta lors des cantates de Bach), mais sans rien perdre de son homogénéité.

Le concert s'ouvrit par la cantate BWV 84 "Ich bin vergnügt mit meinem Glück". D'emblée la voix puissamment cuivrée d'Hana Blazikova, aux aigus acérés, s'imposa dans la petite église, accompagnée avec virtuosité par un Kevin Manent tirant toutes les ressources de son petit orgue portatif aux tuyaux de bois, sur le thème lancinant du hautbois de Marcel Ponseele. Au second air ("Ich esse mit Freuden") plein d'allégresse, la soprano délivra de beaux ornements, dialoguant dans un duo époustouflant avec un hautbois à l'accent triomphal. Sa voix ample se fit onctueuse et douce pour le choral final, un peu à la manière d'un récitatif, toujours brillamment accompagnée par l'ensemble des musiciens du Banquet Céleste, déclenchant un tonnerre d'applaudissements.

Damien Guillon enchaîna ensuite avec la redoutable cantate BWV 82 "Ich habe genug". Etait-ce un reflet de la fraîcheur nocturne qui commençait à affliger les nuits lorraines ?  A ses débuts, son timbre diaphane et aérien lutta élégamment pour stabiliser ses couleurs, sans toutefois que la ligne mélodique en souffrit. Sa diction allemande était par ailleurs particulièrement soignée, comme le montrèrent les récitatifs. Et le hautbois de Marcel Ponseele se fit cette fois céleste, traduisant avec finesse l'abandon de la délivrance divine. Sur une voix désormais bien campée, Guillon s'acquitta avec brio de la célèbre berceuse "Schlummert ein, ihr matten Augen", accompagnée par des cordes onctueuses et fluides. La cantate s'acheva dans l'allégresse du "Ich freue mich" aux puissants ornements, longuement applaudis.

Après un entracte dans le Jardin des Harmonies, la soirée reprit sur le célèbre Stabat Mater de Pergolèse. Après un duo d'ouverture bien équilibré, Blazikova fit montre d'une voix de cristal dans le "Cujus animam gementen". Après un "Eia Mater" aux belles projections, Guillon entama avec sa partenaire un époustouflant "Fac ut ardeat cor meum", dans lequel chacun semblait rivaliser d'agilité dans les aigus. Au chapitre orchestral, on peut aussi souligner le bel ensemble du Banquet Céleste, et tout particulièrement le sens des nuances de Kevin Manent. Ravis, les spectateurs obtinrent deux rappels, le duo d'ouverture et le magnifique "Fac ut ardeat".

Ainsi s'acheva la saison 2010 du Festival de Froville, pleine de promesses pour les prochaines éditions...

Site officiel du Festival de Froville : www.froville.com