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mise à jour 6 janvier 2014
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Chronique Festival
Carnet de La Folle Journée de Nantes 2010
Vendredi 29 janvier 2010
Les raretés ne sont pas l’apanage exclusif de ceux qu’on a appelé (et qu’on appelle encore parfois) les "baroqueux" : ainsi, le jeune ensemble Musica Viva, nous fait découvrir un beau concerto pour violon d’un certain Karol Lipinski (1790-1861), dont la notice dans le programme nous apprend qu’il était violoniste, qu’il fut élève de Paganini et partagea un concert avec Liszt. Après une ouverture d’Otello de Rossini dynamique, en particulier du côté des cordes — on pardonnera une flûte manquant de précision, et un hautbois sans poésie —, voici donc ce concerto, sorte de mélange entre l’âme slave et ses mélodies enchanteresses et un enjouement, un sentimento brillante rossiniens. On notera en particulier un bel adagio, semblable à une suite de belles cantilènes de cavatine. La soliste, Alena Baeva, ne manque ni de maîtrise ni d’inspiration : la virtuosité est là, tantôt furie menaçante, tantôt suppliante ; dans l’adagio, elle n’est pas appuyée, ce qui est une immense qualité. C’est comme un effleurement, et la flûte qui tout à l’heure manquait de précision devient poétique. Du concerto de Donizetti pour violon, violoncelle et orchestre en ré mineur, on dira avant tout qu’il n’est pas inoubliable. Fort bref, son mouvement lent est globalement inconsistant. C’est au total quelque chose de semblable à un petit opéra où dialogue deux personnages : le violoncelle et le violon. Malheureusement, cet opéra semble ne pas avoir d’intrigue. On ne manquera pas cependant de regretter qu’un tel concert n’ai pas fait l’objet d’un report au disque : d’autres l’ont été, qui étaient moins rares.
Jos van Immerseel © Annemie Augutijns La Symphonie fantastique sur instruments d’époques ! Voilà un événement que nous attendions, d’autant que la parution du disque, avec Anima Eterna et Jos van Immerseel, avait été saluée. La déception n’en fut que plus grande. En effet, où était cette œuvre grandiose découverte au public cinq mois après les Trois Glorieuses de 1830, cette magnifique audace d’un jeune homme de 27 ans qui n’a pas encore son Prix de Rome (il ne l’aura que l’année suivante) parce que sa cantate a été jugée inexécutable ? Le premier mouvement nous a paru fort long, et peu clair. Si les cordes surprennent par un jeu d’une limpidité exemplaire, la justesse, elle, ne l’est pas toujours. Le bal ne prend pas son envol final, et semble se traîner. A-t-on jamais entendu cor anglais énoncer si platement, sans délicatesse ni poésie, les notes initiales de la "Scène au champ" ? De fait, la "Marche au supplice" est le mouvement le plus réussi. Les cuivres s’en donnent à cœur joie, l’orchestre est d’un tempo régulier, allant, tout cela sied bien à une marche. Mais que le "Songe d’une nuit de sabbat" est conventionnel ! Toutes les nouveautés de Berlioz passent à la trappe. Au final, nous n’avons hélas entendu de Symphonie fantastique, que celle d’un jour ordinaire.
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