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Chronique Festival

 

Carnet de La Folle Journée de Nantes

Dimanche 1er février 2009

 

 

Dimanche ou du dernier jour d'une Folle Journée

Buxtehude et Reincken, Sonates en trio, La Rêveuse 
 

Bach, De Profundis, "Christ lag in Todesbanden" BWV 4, "Aus der Tiefen Herr rufe ich zu dir" BWV 131, J.C. Bach, Lamento, Ricercar Consort, dir. Philippe Pierlot


Concert de clôture avec La Chapelle Rhénane, dir. Benoît Haller (Schütz), le Ricercar Consort, dir. Philippe Pierlot (Buxtehude), Akademie für Alte Musik Berlin, dir. Daniel Reuss (Bach)
 

 

 

Benjamin Perrot, D.R.

C'est encore à 10h45 qu'avait lieu le deuxième concert d’un ensemble au nom évocateur, tiré de Marin Marais : La Rêveuse. Après un très beau disque consacré à Purcell (Mirare), voici donc l’ensemble dirigé du théorbe par Benjamin Perrot qui s’attaque à Buxtehude et à ce Reincken qui, bien que J. S. Bach ait aussi fait le voyage pour le rencontrer, reste bien oublié aujourd’hui. À l’audition des deux sonates en trio au programme (n°1 en la mineur et n°4 en ré mineur de l’Hortus musicus), on ne peut que souhaiter une réhabilitation. Ces "Partita", ainsi que les nomme leur auteur, présentent la particularité de commencer par un long mouvement en plusieurs épisodes différents, trait caractéristique et très frappant du stylus phantasticus. Il semble aussi y avoir chez Reincken une poétique du motif répété plusieurs fois de suite à l’identique aux dessus avec une basse qui, elle, change – procédé que l’on retrouve parfois chez Rameau. La Rêveuse donne à ces "Partitas", ainsi qu’à la sonate de Buxtehude intercalée entre elles deux (en sol majeur BuxWV 271), une ampleur sonore, une beauté de timbre et surtout une sensibilité hédonistes. Comme pour les Membra Jesu Nostri de La Venexiana, on est bien loin du cliché de l’austérité luthérienne, et c’est tant mieux. Par chance, un disque consacré à Buxtehude et Reincken par ce même ensemble vient de paraître qui fait lui aussi renaître les émotions du concert (critique à venir). Nul doute que voici un ensemble à qui l’avenir promet de belles réussites encore.

 

Philippe Pierlot, D.R.

La beauté des timbres est aussi le point fort du Ricercar Consort de Philippe Pierlot, que nous avons entendu l’après-midi dans un programme intitulé "Bach : De Profundis" avec le Lamento "Wie bist du denn, o Gott" de Johann Christoph Bach (1642-1703) et les cantates "Christ lag in Todesbanden" et "Aus der Tiefe rufe ich, Herr, zu dir" (BWV 4 et 131) du Cantor de Leipzig. Cette fois, le chœur de soliste, où l’on retrouve d’ailleurs deux des chanteurs du concert de la veille au soir (Katharine Fuge et Hans Jörg Mammel) avec deux avantageux nouveaux (Pascal Bertin, alto, et Stephan McLeod), fonctionne, et l’on a bel et bien l’impression d’un ensemble. Le Ricercar Consort ne parvient pourtant pas à donner de l’ampleur à ces cantates, malgré un Lamento initial plutôt convaincant – grâce à la voix profonde de Stephan McLeod. Une fois de plus, on regrette de ne pas entendre plus l’alto de Pascal Bertin : voilà une voix qui semble avoir mûri et qui devient très intéressante. Katharine Fuge ne se départit pas entièrement des défauts remarqués la veille : l’émission est facile mais faible, et le timbre d’une affligeante banalité. Hans Jörg Mammel et elle réussissent cependant un magnifique Versus II (BWV 4). Au final, un concert sérieux, un son toujours aussi beau, mais une interprétation relativement décevante dans l’ensemble.

Quant au concert de clôture, diffusé en direct sur Arte à 19h, il faisait se succéder trois ensembles et trois compositeurs. D’abord, La Chapelle Rhénane a interprété trois psaumes de Schütz (XWV 33, 40 et 38). L’ensemble sonne bien, remplit aisément l’Auditorium, mais l’on regrette un léger manque de variété dans les couleurs. Puis, Buxtehude avec le Ricercar Consort sous la direction, depuis la viole de Philippe Pierlot : voilà une très belle cantate "Das neugeborne Kindelein" (BuxWV 13), où les diminutifs répétés prennent un côté charmant, et un Alleluia (BuxWV 43) enjoué et convaincu. Assurément plus convaincant que les cantates de Bach données dans l’après-midi. Mais ce dimanche n'a pas apporté que des réussites au vieux Bach. Suivait en effet un Magnificat par l’Akademie für Alte Musik Berlin et la Cappella Amsterdam dirigés par Daniel Reuss. Ni le chœur, ni les solistes n’ont apporté la réussite à cette œuvre exigeante. On avait l’impression que la division du pupitre de soprano en deux (soprano I et soprano II) avait affecté le chœur dans son entier, et les voix des solistes n’étaient ni assez assurées ni assez puissantes pour les airs et duos : celui du ténor (Jon Etxabe-Arzuaga ou Gerben Houba) s'est totalement égaré dans les mélismes, le duo avec l’alto (Dorien Lievers) ne réalisait pas cette symbiose des deux voix qui en fait la beauté. Seul l’air de basse (Harry van der Kamp) était bien interprété, avec légèreté et bonhomie, comme le suggère l’introduction à la basse-continue. Du coup, l’Akademie für Alte Musik Berlin semblait s’épuiser. Signalons aussi l’incongruité du choix de faire chanter le trio "Suscepit Israël" par… le chœur, sans les voix d’hommes bien entendu ! Heureusement, le concert et la Folle Journée se sont achevés sur le Gloria BWV 191, esquisse de celui de la Messe en si mineur, sonnant glorieusement, avec un duo central se laissant aisément oublier, mais où le chœur retrouvait son unité, et l'un orchestre qui le soutenait toute son énergie, en dépit de tempi (par exemple celui de l’Et in terra pax) un peu précipités. Le Festival a ainsi fini en beauté. 

 

 

 

 

Loïc Chahine

 

 

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