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mise à jour 6 janvier 2014
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Festival
© JJ Ader, 2013
Jehan Titelouze (1563-1633) : Hymne « Ave Maris Stella », 4 versets, pour orgue avec plain-chant alterné
Marc-Antoine Charpentier (1643-1704) Ouverture pour l’église Veni Creator Ad Beatam Virginem « Hodie salus » Beata est Maria Litanies de la Vierge
Guillaume Gabriel Nivers (v. 1632-1714), Récit de cromorne pour le Benedictus
Henry Dumont (1610-1684) Prélude en trio n° 10 (orgue à 3 mains) Prélude en trio n° 7 (orgue à 3 mains)
Nicolas de Grigny (1672–1703) Tierce en taille, extrait du Gloria de la Messe pour orgue
Marc-Antoine Charpentier Laudate Dominum Ouverture pour un reposoir Prélude et Salve Regina à trois voix pareilles et basse continue H. 23 Magnificat à trois voix sur une basse obligée avec sinfonie H. 7
Michel Bouvard, grand orgue
Vincent Lièvre-Picard (haute-contre) Sébastien Obrecht (taille), Jean-Manuel Candenot (basse-taille)
Les Passions, Orchestre Baroque de Montauban : Jean-Marc Andrieu & Stéphanie Cettolo, flûte à bec. Myriam Gevers & Nathalie Fontaine, violons. Étienne Mangot, basse d’archet. Ronaldo Lopes, théorbe Yasuko Uyama-Bouvard, orgue positif
Jean-Marc Andrieu, direction
18 octobre 2013 – Eglise Saint-Pierre des Chartreux – Toulouse (dans le cadre de la 18ème édition du Festival international Toulouse-les-Orgues)
Ce concert enregistré par France Musique sera le « Concert du soir », mardi 3 décembre 2013 à 20h. Orgue et Passions au grand siècle français Beaucoup de toulousains ignorent que dans ce quartier estudiantin de la place Saint-Pierre se cache la plus précieuse église de la ville. Secrète et discrète la façade de Saint-Pierre des Chartreux est dans l’alignement des maisons en briques roses de la rue Valade ; au N° 21, un portail en bois massif est entouré de quatre colonnes de pierre blanche surmontées des sculptures de St-Pierre et St-Bruno (fondateur de l’ordre des Chartreux). Au centre, le Christ, d’un geste de la main, invite le passant à entrer. Cet ensemble a été sculpté en 1613 par Antoine Bachelier. On découvre alors un vaste espace sobrement décoré par deux immenses toiles de peintres maîtres baroques occitans ; une grille en fer forgé s’ouvre doucement sur l’église elle-même. Alors le silence s’impose et l’on admire les trésors des XVIIè et XVIIIè siècles, nimbés d’une douce lumière - les vitraux sont blancs et translucides -, puis les chapelles latérales toutes plus étonnantes les unes que les autres (certaines mériteraient une restauration), l’une en marbres rares aux cinq couleurs, l’autre en trompe l’œil merveilleusement réussi, certaines couvertes de tableaux, etc.
Jean-Marc Andrieu et Michel Bouvard © JJ Ader, 2013 Construite dès 1602 l’église a été décorée par les artistes toulousains célèbres de l’époque qui participèrent à la construction du Capitole, du Pont neuf, etc…. Sous une haute coupole finement ornementée, le monumental maître autel, dessiné par François Cammas, sépare la nef des fidèles de celle des moines. Deux anges immenses en marbre blanc des Pyrénées déploient leurs ailes, pour cacher les Chartreux du regard des fidèles. Ils sont signés François Lucas dont le père, Pierre, avait accroché aux murs des bas reliefs en stuc immaculé représentant les vertus cardinales et monacales. Sur le côté de l’église le charmant cloître envahi par les fleurs sauvages permet de s’isoler en toute intimité. Aucun dolorisme ne vient attrister cet ensemble conventuel. Ce 18 octobre, la nuit venue, l’assistance se pressait à la recherche d’un siège, qui sur les soixante-deux superbes stalles sculptées dans le bois sombre, qui sur les chaises placées au milieu de la nef, pour écouter le concert des Passions donné dans le cadre du festival international Toulouse les Orgues. Il faut dire que l’affiche avait attiré un public nombreux : l’organiste Michel Bouvard, fondateur du festival, donnait un de ses derniers concerts en tant que directeur artistique, Jean-Marc Andrieu dirigeait les Passions, orchestre baroque de Montauban de sa flûte à bec, entouré de musiciens d’exception tels Myriam Gevers, violoniste qui participe également aux Arts Florissants et autres prestigieux ensembles, ou Etienne Mangot, magicien de la basse de violon et autres violoncelles. La très raffinée Yasuko Uyama-Bouvard rayonnait au cœur du cercle. Pour interpréter ces motets à trois voix d’hommes de Marc-Antoine Charpentier, Jean-Marc Andrieu a rassemblé des interprètes familiers Vincent Lièvre-Picard (haute-contre tout comme M-A. Charpentier), Sébastien Obrecht (taille), Jean-Manuel Candenot (basse-taille), que l’on peut retrouver dans le CD « Beata est Maria » des Passions (Ligia/Harmonia Mundi, 2011) où ils confirment la précieuse qualité de leur interprétation mais aussi le parfait équilibre entre leurs tessitures, et que nous avions déjà entendus lors d'un concert strasbourgeois.
© JJ Ader, 2013 Tout n’était qu’harmonie et poésie, ombre et lumière : les tuyaux du ravissant orgue baroque dû à Robert Delaunay (1683), riche de cinquante-et-un jeux brillaient, tandis que de gracieux angelots dominaient le buffet sculpté. Michel Bouvard, réputé pour son jeu au grand orgue symphonique Cavaillé-Coll (XIXè s.) de la basilique Saint-Sernin de Toulouse, célébrait ici les 450 ans de la naissance de Jehan Titelouze et rendait hommage aux compositeurs du Grand Siècle, musique qu’il sert avec autant d’art à la tribune de la Chapelle Royale du château de Versailles dont il est un des organistes « par quartiers ». Les projecteurs créaient un doux halo autour de l’orchestre Les Passions et son chef Jean-Marc Andrieu, très inspiré. L’ombre des anges de l’autel projetée sous la voûte semblait vouloir unir musiciens et auditeurs sous leurs ailes protectrices en une communion autour des motets de Charpentier dédiés à la Vierge Marie. Parmi eux, Le Salve Regina s’élevait vers le ciel dans la douceur et s’achevait dans un pianissimo d’une délicatesse inouïe, et le Magnificat concluait le concert dans l’étourdissant tourbillon d’un ostinato entêtant répété quatre-vingt-neuf fois. Cette soirée fût un moment de toute beauté, suspendu dans le temps, grâce au talent des musiciens et à l’écoute si recueillie du public, loin des bruits de la ville et pourtant en plein cœur du quartier le plus vivant de Toulouse.
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Affichage recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
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