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mise à jour 6 janvier 2014
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Chronique Concert "De Paris à Versailles", œuvres de Charpentier, Couperin, Marais Les Passions, dir. Jean-Marc Andrieu
Jean-Marc Andrieu et les Passions - D.R.
"De Paris à Versailles"
In
circumcisione Domini H. 406 Marin Marais
Suite
pour deux dessus et basse continue : prélude, rondeau, menuet, caprice et
passacaille M.-A. Charpentier Litanies de la Vierge à trois voix pareilles avec instruments H. 48
Extraits du 3e Concert Royal : prélude, sarabande, allemande, muzette,
chaconne M-A. Charpentier
Salve
Regina à trois voix pareilles et basse continue H. 23 et prélude H. 23a
Les Passions, Orchestre Baroque de Montauban
Jean-Marc
Andrieu, flûte à bec et direction. Stéphanie Cettolo, flûte à bec. Flavio Losco,
Nirina Bougès, violons. Étienne Mangot, basse d’archet. Ronaldo Lopes, théorbe.
Aline Zilberach, orgue et clavecin Direction Jean-Marc Andrieu
22 janvier 2010 - Eglise du Bouclier – Strasbourg (dans le cadre de la 35è saison des Amis de la Musique sur Instruments Anciens) "Et des poires plus suaves que le miel" C'est dans un temple strasbourgeois de la fin du XVIIIème siècle - dont l'existence s'explique par l'édit de tolérance de Fontainebleau de 1787 qui revient sur la révocation de l'Edit de Nantes - que Les Passions ont livré un concert consacré essentiellement à des motets pour trois voix d'hommes de Marc-Antoine Charpentier issus des Meslanges autographes du compositeur. Bien que le temple ne soit pas voûté, l'acoustique, chaleureuse et flatteuse, fait ressortir l'opulence et les couleurs orchestrales (flûte et basse de viole notamment), de même que la clarté des voix. Le trio de solistes n'est pas pour peu dans la réussite de cette soirée, grâce à une fusion des timbres et un équilibre des parties remarquables qui ne se démentiront pas de l'oratorio In circumsione Domini très carissimien au superbe Magnificat final sur basse obstinée : on louera ainsi David Tricou, qui remplaçait Howard Crook, fait valoir un haute-contre élégant et racé, à l'émission stable et sensible, égal sur la tessiture, soucieux d'insuffler sens et dramatisme au texte, ainsi que Jean-Manuel Candenot, imposant et digne, vibrant et profond. Sébastien Obrecht naturel et impliqué, au médian puissant. Jean-Marc Andrieu a livré une interprétation lyrique, vive et théâtrale des œuvres faisant le choix de temps forts bien marqués, de tempi contrastés, d'un dynamisme intense mais sans excès ou brutalité. Si les pupitres instrumentaux ont parus parfois un peu imprécis et le luth peu audible (chez Marais surtout), l'opulence des timbres et la vigueur inspirée de l'ensemble emportent aisément l'adhésion.
Orgue baroque allemand de l'Eglise du Bouclier, Dominique Thomas 2007 © Muse Baroque, 2011 On distingue en particulier dans les pièces sacrées proposées le Salve Regina H23 aux effusions poignantes et aux chromatismes audacieux, et surtout le last but not least Magnificat à trois voix sur une basse obligée avec symphonie proprement envoûtant grâce à la répétition intense (89 fois) d'un ostinato en notes descendantes qu' Étienne Mangot à la viole éclaire parfois de discrets ornements. La forme close, conjuguée au talent du compositeur et des interprètes qui tour à tour répartissent les voix de la mélodie soliste au trio, distribuent la lumière et l'ombre, soulignent d'un trait assuré des affects changeants, font de ce motet - redonné intégralement en guise de bis à la demande générale - un véritable chef d'œuvre qui appelle sans nul doute un enregistrement afin d'en diffuser le plus largement possible le génie. En ce qui concerne les pièces orchestrales, on ne s'attardera guère sur la Suite de Marais, à l'écriture curiale assez convenue - qui laisse toutefois l'auditeur profiter d'une entraînante Passacaille - pour célébrer la délicatesse des mouvements extraits du 3ème Concert royal, et l'inventivité des combinaisons instrumentales qui parent ces petits bijoux chambristes de couleurs variées et de caractères bien trempés. La Sarabande ronde, à l'aimable flûte de Jean-Marc Andrieu, d'une sensualité abandonnée préfigurant l'élégance relâchée de la Régence, une Allemande introduite par la clavecin cristallin et chantant d'Aline Zilberach, une Muzette au théorbe de Ronaldo Lopes rustique et dansant et enfin une Chaconne mondaine quoique vive et parfaitement virtuose.
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Affichage recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
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