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mise à jour 6 janvier 2014
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Chronique Festival
Mozart, Messe du Couronnement, Le Cercle de l'Harmonie, dir. Jérémie Rohrer Festival d'Ambronay 2012
Jérémie Rohrer © Bertrand Pichène / CCR d'Ambronay, 2012
Wolfgang Amadeus Mozart (1756–1791) : Messe du couronnement & Symphonie n° 41 "Jupiter"
Josef Haydn Symphonie n° 49 "La Passione"
Sylvia Schwartz, soprano Caitlin Hulcup, mezzo-soprano Jeremy Ovenden, ténor Andreas Wolf, basse
Chœur Aedes (Mathieu Romano, chef de chœur)
Le Cercle de l’Harmonie Jérémie Rhorer, direction
Samedi 15 septembre, 20h30, abbatiale d'Ambronay. Le programme était alléchant : autour d’une des messes de Mozart les plus fameuses, celle dite "du Couronnement" parce qu’elle fut reprise en 1791 pour le couronnement de Léopold II, la dernière symphonie de Mozart, "Jupiter", et une des symphonies les plus dramatiques de Haydn, la no 49 en fa mineur "La Passione". La distribution, aussi, faisait envie. Le Cercle de l’Harmonie est spécialisé dans la période classique — ce qui finalement n’est pas l’apanage de beaucoup d’ensembles — et Jérémie Rhorer s’entourait entre autre du solide mozartien Jeremy Ovenden et d’une des basses les plus prometteuses dans ce répertoire, Andreas Wolf. Pourtant, on a le sentiment constant d’un rendez-vous manqué. Certaines qualités, indéniablement, sont là. L’orchestre est précis, incisif, le son en est riche et brillant quoique peu coloré ; l’énergie ne cède le pas qu’à un sérieux sans doute excessif dans certains mouvements. Le chœur Aedes, quant à lui, est sans doute délicat — et avec ce sans doute, tout est dit : l’équilibre n’est pas là. L’orchestre couvre trop le chœur, le Cercle de l’Harmonie joue constamment — ou presque — trop fort. Bien sûr, dans la Messe du couronnement, l’orchestre doit être entendu, ses subtilités doivent miroiter, mais encore ne doit-il pas éclipser totalement le chœur à qui revient le texte et une partie de l’âme d’une messe.
Jérémie Rohrer © Bertrand Pichène / CCR d'Ambronay, 2012 Les quatre solistes parviennent à un équilibre plus subtil, quoique la soprano Sylvia Schwartz, à qui revenait donc la partie très développée de l’Agnus Dei, dotée d’un beau timbre, ne brille ni par son phrasé, d’ailleurs mis à mal par un vibrato trop ample, ni par ses nuances. Les mêmes défauts gâtent également les deux symphonies : peu de nuances, peu de clarté. Dans le mouvement final de la "Jupiter", organisé suivant une forme fuguée, c’est un péché capital. Quant à "La Passione" de Haydn, il lui manquait une ligne, une dramaturgie. Tous ces points nous ont fait sortir du concert avec un sentiment mitigé. Certes, il y a des qualités — redisons encore l’enthousiasme et l’énergie communicative du Cercle de l’Harmonie — mais à côté, quels excès, "In quali eccessi, o Numi", comme le chante Donna Elvira, ces personnages tombent-ils, des excès qui les perdent, même s’ils marquent les spectateurs. Quiconque a regardé l’histoire des guerres de près — ou lu Tolstoï — le sait : toutes les batailles ne se terminent pas par une victoire ou une défaite. Ce soir, pour le Cercle de l’Harmonie, c’était un match nul.
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