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mise à jour 6 janvier 2014
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Chronique Festival
Concert au jardin, Cafébaum Festival d'Ambronay 2012
© Bertrand Pichène / CCR d'Ambronay, 2012 Josep & Joan Baptista Pla (1728–1762 & ca.1720–1773) Sonate n° 6 en mi bémol majeur pour deux hautbois et basse continue
Jan Dismas Zelenka (1679–1745) Sonate n° 4 en sol mineur pour deux hautbois, basson et basse continue
Joseph Bodin de Boismortier (1689–1755) Sonate op. 50 n° 2 en mi mineur pour violone et basse continue
Giovanni Battista Pergolesi (1710–1736) "Lieto così talvolta" extrait d’Adriano in Siria
Georg Friedrich Händel (1685–1759) Sonate op. 2 n° 5 en sol mineur pour deux hautbois et basse continue
Ensemble Cafébaum : Federica Bianchi, clavecin et orgue Thomas Meraner, Philipp Wagner, hautbois Marco Lo Cicero, violone et contrebasse Anna Flumiani, basson
Samedi 15 septembre, 11h, jardin — carte blanche aux jeunes ensembles. C’est une fin de matinée dans un jardin ensoleillé, le petit jardin de l’abbaye d’Ambronay. Il y a des pupitres, il y a un clavecin et un orgue, il y a une contrebasse et un violone. Plus inhabituel : il y a des chaises, mais elles ne sont pas disposées en rangées ordonnées, et il y en a même entre les pupitres, le clavecin et la contrebasse… D’ailleurs il y a aussi des chaises longues. Ce n’est donc pas tout à fait un concert ordinaire. "Ce concert permet au public de s’immerger au milieu des cinq musiciens de l’ensemble Cafébaum", dit la notice, qui indique également que "l’ensemble est composé d’élèves issus du département de musique ancienne de la Schola Cantorum de Bâle et du Conservatoire d’Amsterdam", foyers pionniers de la musique ancienne. "Ils s’intéressent au répertoire des XVIIe et XVIIIe siècle en ayant à cœur de renouveler les dispositifs de concert" — ce qui explique une disposition inhabituelle, mais aussi que les hautboïstes entrent et repartent parfois même en jouant, se répondent aussi parfois du jardin à une fenêtre… On pourra regretter que les tambours de la fanfare choisissent précisément le bel adagio central de la sonate de Zelenka, superbe de tension et d’introspection, pour se faire entendre au loin ; on pourra aussi regretter que le public applaudisse à la fin de presque chaque mouvement, morcelant d’autant le discours musical. Un cadre agréable et plus décontracté a aussi ses inconvénients. Bon, tout cela est bien gentil, me direz-vous, mais qu’en est-il de la musique, dans l’affaire ? Hé bien, c’est peut-être bien là que réside la qualité essentielle de l’ensemble Cafébaum : ces musiciens ne se contentent ni de bouger et de se disposer bizarrement, ni de jouer excellemment : ils font les deux à la fois. Il faut dire que le programme choisi est d’une exigence redoutable : point de pièces trop faciles ici, et les sonates en trio de Zelenka et des frères Pla sont connues pour leurs difficultés techniques ; Haendel au reste ne ménage pas non plus les efforts des musiciens.
© Bertrand Pichène / CCR d'Ambronay, 2012 Sur un continuo solide, dont on oublie par moments qu’il est constitué de trois instrumentistes tant leurs sons se fondent les uns dans les autres, les deux hautbois dialoguent et se rejoignent, parviennent à unir dans un même geste musical leurs sonorités souples et volubiles, ils savent sautiller et attendrir, inviter à la méditation (en particulier dans l’adagio de la sonate de Zelenka) et à la danse. Au violone de Marco Lo Cicero est confiée la partie soliste d’une sonate de Boismortier exécutée avec simplicité, certes, mais aussi avec une variété d’inflexions et d’affects ; le phrasé est délicat, et l’intérêt de la pièce s’en trouve perpétuellement renouvelé, malgré une justesse difficile — "les cordes ne tiennent point par ce temps", avec ce vent en particulier. Le continuo inventif de Federica Bianchi est également un atout de tous les instants, autant que la chaleur du basson d’Anna Flumiani. Mais ceux qui stupéfient, ce sont bien ces deux hautboïstes, Thomas Meraner et Philipp Wagner, qui se jouent de toutes les difficultés tout en n’étant jamais dans la démonstration virtuose, avec un sens musical très sûr. Cette impeccable maîtrise les place à côté des grands noms du hautbois baroque retrouvé, et l’ensemble livre de ces belles sonates en trio une interprétation exemplaire aussi bien de panache que de justesse musicale.
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