Olaf van Radmussen est un grand metteur en scène norvego-hollandais méconnu. Nous vous proposons en exclusivité certains de ses projets à partir de son carnet d'esquisses.

Tous les opéras et théâtres peuvent le contacter via Muse Baroque.

 

Extrait du carnet du metteur en scène Olaf van Radmussen

Acte II scène 3. Voilà le Prince trahi, perdu, désespéré. Ne trouvant même plus son épée confisquée par son frère, Ariodante erre le long du rivage, pousse les cailloux dans le vide des falaises. Son "Scherza infida" cri de douleur et de colère est le pivot de tout l'opéra. Anne-Sophie von Otter l'aura étiré jusqu'à 12 minutes de complainte dans le légendaire enregistrement de Minkowski (Archiv).

Il faut une mise en scène forte, et très visuelle pour ce moment intense. Je propose un décor monumental, où le chanteur se fait tout petit, silhouette écarlate engoncée dans sa cape. Normalement c'est encore la nuit, mais j'en ferai une aurore blafarde, de celle où l'on préfère ne pas se réveiller. Ariodante a beau cligner des yeux, ce sont eux qui l'ont trahi et non sa belle. La scène se finit sur un fondu au noir très cinématographique, et les spectateurs entendent alors le bruit des vagues qui se fracassent sur la grève. Chacun devine et craint qu'il a dû se jeter dans le vide. Heureusement, lieto fine oblige, ce ne sera pas le cas.

 

                                                                      Olaf v. R.