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Dimanche avec Scarlatti

Le dimanche, jour de repos bien mérité, de délassement et de farniente, propice à l’otium latin. L’occasion de ramper après un brunch mondain branché et exténuant vers sa discothèque sous prétexte de la dépoussiérer, de se saisir au hasard du doigt qui caresse les coffrets un gros monceau cartonné, et de se retrouver, un peu par hasard dans la Kk 260 de Scarlatti…

Kk. 260

Scott Ross au Château d’Assas en 1985 – Wikimedia Commons

Le dimanche, jour de repos bien mérité, de délassement et de farniente, propice à l’otium latin. L’occasion de ramper après un brunch mondain branché et exténuant vers sa discothèque sous prétexte de la dépoussiérer, de se saisir au hasard du doigt qui caresse les coffrets un gros monceau cartonné, et de se retrouver, un peu par hasard, dans les méandres de la Kk. 260 de Scarlatti, sonate aux armatures extrêmement changeantes, aux transitions complexes, à la longueur épaisse, aux modulations inhabituelles. Nous n’avons jamais eu le courage de fournir une critique circonstanciée du Monument. Une statue insaisissable, balayée de la virtuosité des embruns, patinée et brillante, vive, énergique, poétique, merveilleuse. Evidemment, c’est Scott. Et c’est beau,

beau comme la rétractilité des serres des oiseaux rapaces ; ou encore, comme l’incertitude des mouvements musculaires dans les plaies des parties molles de la région cervicale postérieure ; ou plutôt, comme ce piège à rats perpétuel, toujours retendu par l’animal pris, qui peut prendre seul des rongeurs indéfiniment, et fonctionner même caché sous la paille ; et surtout, comme la rencontre fortuite sur une table de dissection d’une machine à coudre et d’un parapluie !

comme dirait l’obscur Lautréamont.

Bon dimanche ! 

V.L.N.

Étiquettes : , , Dernière modification: 22 janvier 2024
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