“Parce qu’aucun homme est totalement responsable, parce qu’aucune justice ne peut être absolument infaillible, la peine de mort est moralement inacceptable”
(Robert Badinter)

La cérémonie de Panthéonisation de Robert Badinter le 9 octobre 2025 – Source : Wikipedia Commons (recadrée)
Jeudi dernier, alors que s’avançait solennellement un cercueil quasi vide (contenant symboliquement une robe d’avocat et trois livres), Catherine Trottman, récente Poppée, interpréta – hélas accompagnée d’un enregistrement – une très émouvante version du “Lascia ch’io pianga” extraite du Rinaldo (1711) de Haendel, lui-même repris du “Lascia la spina, cogli la rosa” de son oratorio de jeunesse Il trionfo del Tempo e del Disinganno (1707). Faut-il y voir un choix personnel d’Elisabeth Badinter, reflétant les goûts musicaux de son mari ? Une allusion subtile à son ouvrage Les épines et les roses ? Un simple air – sublime – de déploration mais pourquoi en italien, quand tant tant de tristes apprêts de de pales flambeaux auraient aussi pu être cités ? Serait-ce là une référence aux combats à venir de cette liberté qui soupire ? Mais cessons de questionner, et partageons ensemble ce moment d’émotion, en musique et en images [M.B.] :

Programme de la cérémonie de panthéonisation de Robert Badinter © Muse Baroque, 2025
Lascia ch’io pianga mia cruda sorte, e che sospiri la libertà. Il duolo infranga queste ritorte, de’ miei martiri sol per pietà. |
Laisse-moi pleurer sur mon sort cruel, et soupirer à la liberté. Que la douleur brise ces chaînes, de mes martyres juste par pitié. |