Nous en parlerons plus en détail quand nous l’aurons visité, bien entendu, mais réjouissons-nous de la réouverture prochaine de l’Hôtel de la Marine, Place de la Concorde, et du projet finalement équilibré qui a présidé à la rénovation, et permettra d’en garantir les grands salons historiques, autrefois dévolus à la Royale (débarquée de ses ors pour passer en cale dans le « Hexagone à la française » de Balard) et originellement Garde-Meuble de la Couronne. Les grands salons et la galerie, malheureusement remaniés sous le Second Empire, ont toutefois conservé une partie de leurs décors d’origine, tandis que des espaces plus intimes ont été restaurés et seront intégrés à certains parcours de visite.
L’hôtel est en fin de rénovation et sera ouvert très prochainement au public, le Covid et les travaux ayant retardé l’inauguration. Outre la partie muséale et les salles d’exposition où une sélection de la collection Al Thani sera présentée pendant 20 ans dès l’automne, bureaux, librairie, boutiques, restaurant et salon de thé (et le siège de la fondation pour la mémoire de l’esclavage) occuperont les vastes locaux, évitant l’hôtel de luxe ou le « palais de la saucisse » que feu le Président Giscard d’Estaing a su nous éviter. On regrettera tout de même que le Louvre n’ait pas investi les lieux, ou que les collections présentées, un temps pressenties comme devant être liées à l’art français, soient élargie à un panorama de toute époque et toute civilisation. Un musée du Siècle des Lumières eut complété le futur Musée du Grand Siècle… Un site Internet officiel à la navigation moderne et agréable mais au contenu assez chiche est disponible, et l’on se reportera à l’ouvrage très informé et abondement illustré d’Alexandre Gady (Nicolas Chaudun, 2011) et au Recueil Marigny sur les projets architecturaux concurrents à celui de Gabriel pour la Place Louis XV. [M.B.]
Étiquettes : architecture, Musées, Paris Dernière modification: 5 mars 2021