Absolutely faboulous
Les martinets ont installé définitivement l’été dans les verts coteaux de Lorraine. Leurs silhouettes stridentes mouchetaient l’azur absolu de célères imprécations. Au cœur des vallées où le vent joue à ébouriffer les blés en herbe, entre les rus secrets et les plaines ensoleillées, les clochers tels des guets anciens, dressent leur prière de pierre aux empyrées séculaires.
Une Furie d’un royal épanouissement
Curieuse destinée que celle de Rossini, qui nacquit dans un XVIIIème siècle finissant où le baroque musical jetait ses derniers feux, désuets aux yeux de la plupart des contemporains. Il fut pourtant l’un des rares compositeurs du XIXème siècle (avec Berlioz, qui arrangea l’Orfée et Eurydice de Glück) à tenter de faire revivre la tradition baroque, à travers ses opéras seria (en particulier son Tancrède, et son Sémiramis).
Le jeune sage et le vieux fou
Notre Dame de Paris, brillant de sa façade nue au crépuscule domine depuis près de mille ans le ciel parisien de ses tours gargouillées. Les célébrations du 850ème anniversaire de la construction de la cathédrale battent son plein au milieu de touristes ensorcelés par le vaisseau de pierre où dort l’Histoire.
« Tout à coup le vent change, il amène l’orage… » (Falvetti, Il Diluvio Universale, Chœur de Chambre de Namur, Cappella Mediterranea, Leonardo García Alarcón – Opéra Comique, 3 avril 2013)
Boréal début de printemps que vit Paris en 2013. La Seine, dans ses remous et ressacs, a le cœur glacé des amours citadines. Et auprès des lampions des boulevards, d’est en ouest, s’annonçaient des soleils de gaz et d’électrons. Paris, comme le triste Abaris des Boréades a subi depuis des semaines les rigueurs des frimas, la caresse plaintive de la pluie et les torpeurs de la brume.
« Echos de Cracovie »
Voici que s’est déroulée du 25 au 31 mars dernier en ce début de printemps encore enneigé et frileux la dixième édition de Misteria Paschalia, prestigieux festival voué à la musique baroque. Depuis sa création, l’orientation du festival s’est donné un double objectif : offrir au public des œuvres connues de l’histoire de la musique…
Cosi… non fan tutti !
L’hiver s’acharne et insiste encore à s’accrocher aux branches nues des arbres de Versailles. Dans le vent qui pousse le train de Montparnasse aux contrées des Yvelines. Si Saint-Quentin-en-Yvelines en week-end prolongé ne ressemble pas aux destinations rêvées des vacanciers en goguette, son théâtre fait de cette cité de ferraille et de verre un point original dans la cartographie francilienne.
Aspiration mystique et promesse d’éternelle félicité
En ce Vendredi Saint, le programme du concert avait été confié à Marc Minkowski à la tête de ses Musiciens du Louvre-Grenoble et d’une équipe de chanteurs familiers de ce répertoire (Ditte Andersen et Ana Quintans, sopranos I, Marianne Crébassa et Pauline Sabatier, sopranos II, Carlos Mena et Owen Willetts, altos, Colin Balzer et Jan Petryka, ténors, Charles Dekeyser et Luca Tittoto, basses).
Chant ardent
Le concert du Jeudi Saint a eu lieu dans la salle de la Philharmonie Karol Szymanowski. Christophe Rousset, à la tête des Talens Lyriques, a donné un concert dédié à la Vierge Marie d’une grande intensité musicale. Autour du thème de la Mater Dolorosa, la Mère Douloureuse de Jésus, il a réuni dans un même programme plusieurs compositeurs italiens…
De l’Eros baroque au drame romantique
Deuxième pièce de la trilogie née de la collaboration avec le librettiste Lorenzo da Ponte, après Les Noces de Figaro (créées en 1786 à Vienne), Don Giovanni est assurément l’opéra de Mozart au message le plus ambivalent, puisqu’il autorise (au moins) deux lectures assez radicalement opposées.
Sense and sensibility
Misteria Paschalia aime les contrastes et la diversité des registres. Ainsi, le concert du lendemain proposait dans la salle de la Philharmonie l’Orfeo de Monteverdi, l’opéra le plus emblématique du répertoire lyrique. La formation La Venexiana, qui a emprunté son nom à une comédie anonyme du XVIème siècle La Fille de Venise, fondée en 1998 par Claudio Cavina…
Et pourtant elle tourne
Les festivaliers ont retrouvé le lendemain soir, mardi 26 mars, dans la belle église Sainte-Catherine, Jordi Savall, La Capella Reial de Catalunya et Hespérion XXI, fidèles artistes participants à Misteria Paschalia pour un programme inédit et passionnant, un portrait musical consacré à Copernic (1473-1543)…
Musica secreta
Ce festival baroque tournant autour de cette époque comme le Soleil autour de la Terre, après la France pré-révolutionnaire, nous voici chez Lassus au sein du Temple des Carmes pour un concert consacré à la Musica secreta de Lassus. Ce titre appelle quelques éclaircissements, car cette musique secrète ou musica reservata décrit un style innovant mêlant échelle chromatique et diatonique.
Premier et dernier
Le lundi 25 mars, en ouverture de cette édition, Il Giardino Armonico, l’un des ensembles les plus reconnus pour la musique des XVIIème et XVIIIème siècles, avec à sa tête, son fondateur Giovanni Antonini, donnait l’œuvre magnifique de Haendel Il Trionfo del Tempo e del desinganno.
Festival Passions baroques à Montauban
Voici donc la 2ème édition du Festival de musique baroque de Montauban, après une première en 2011, au sein de l’harmonieuse cité où les stigmates des Guerres de Religions (d’où l’origine des fameux 400 coups qui se rapportent en fait au bombardement massif de la cité) côtoient les impressionnantes musculatures des sculptures d’Antoine Bourdelle et le superbe coup de crayon d’Ingres
Un bon tuyau
Le lendemain, après une escapade instructive à travers les rues de la Cité, et la visite du remarquable Musée dédié à Ingres et Bourdelle qui hélas sort du champ de couverture de notre magazine, nous voici présents pour le passionnant exposé de Guillermo Perez, chercheur, musicien et directeur musical de Tasto Solo sur l’organetto médiéval.
Saint-George le dragon
Mais c’est assez de ces musardises autour de la Place Royale – pardon Nationale – et de son marché, et c’est vers le Théâtre Olympe de Gouges que nous mènent nos pas, pour la conférence d’Alain Guédé, grand spécialiste de Monsieur de Saint-George auquel il a consacré une biographie (Acte Sud) et une association.
Lorsque le Baroque et l’Opéra se donnent la main : le Grand Motet resplendit !
Le langage du théâtre musical à été importé à la Chapelle Royale de Louis XIV et Louis XV par les plus grands compositeurs, après les exemples de Michel Delalande. Les Grands Motets sont des pièces d’apparat et de faste. Le programme proposé par Jean-Marc Andrieu permet de goûter les saveurs riches et variées du dernier maître de la tragédie lyrique.
Un sérail bien enlevé
Les circonstances de la création de l’Enlèvement au Sérail coïncident avec deux étapes importantes de la vie du jeune Mozart, qui va en quelques mois à la fois rompre avec l’archevêque de Salzbourg, et prendre la décision d’épouser Konstanze Weber. Ayant rejoint sur ordre son protecteur qui séjournait à la cour de Vienne au printemps 1781, Mozart devient rapidement la vedette musicale du moment de la capitale autrichienne.