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mise à jour 20 janvier 2014
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Editorial de Mars 2010 - Découvrez aussi la Muse du mois ! "Scélérat de Casca"
Area Sacra du Largo di Torre Argentina, à l'emplacement de la Curie de Pompée, Rome © Muse Baroque, 2009 15 mars 44. L'homme, dictateur à vie depuis février, a hésité. Hésité à venir. Un amoncellement de signes avant-coureurs annonçait le drame et le rendait presque inéluctable, si l'on en croit les contemporains. "Quand on aura découvert les ossements de Capys, un descendant d'Iule tombera sous les coups de ses proches et bientôt l'Italie expiera sa mort par de terribles désastres" était inscrit, rapporte Suétone, sur une tablette de bronze dans le Sépulcre de Capys lors de la démolition d'anciens tombeaux. Les cheveux qu'il avait consacré au Dieu du Fleuve du Rubicon qu'il avait si hardiment traversé faisaient le grève de la faim et versaient des pleurs. L'on parla aussi de feux aperçus au milieu des airs, de bruits nocturnes, de l'apparition d'oiseaux funèbres qui la veille des Ides attaquèrent sauvagement un roitelet porteur d'un rameau d'olivier. L'haruspice Titus Vestricius Spurinna l'avertit de "Prendre garde à un péril qui ne serait pas reculé au-delà des Ides de Mars". Sa femme Calpurnia fit d'affreux songes où leur logis s'écroulait et où son mari était percé de coups entre ses bras. Ce matin là, on ne trouva pas de coeur dans l'un des animaux sacrifié et Il avait prévu de congédier le Sénat. Mais Decimus Brutus l'avait convaincu de s'y rendre. Les Pères conscrits se rassemblaient dans le Portique de Pompée, la Curie julienne n'étant pas achevée. Artémidore de Cnide lui remit le plan de la conjuration mais il n'eut pas le temps de prendre connaissance du papier.
Et alors que César, résigné, se couvre le visage de sa toge et se voit percé du fer des conjurés, qui se blessent parfois même entre eux dans leur rage assassine, nous autres mélomanes préférons de nous échapper de ce bain de sang pour penser au César conquérant de Sartorio puis de Haendel, offensé par le meurtre de son ex-beau-père Pompée au pied de la statue duquel il va agoniser, à l'amoureux de la Cleopatra & Cesare de Graun, ou au magnanime guerrier du Catone in Utica de Ferrandini, sans pour autant oublier que la comparaison avec un tel héros antique ayant presque acquis force mythologique, aux côtés d'Alexandre, ne pouvait que plaire aux monarques européens, exaltant les vertus d'un despote bienveillant, d'un guerrier inégalé et d'un amant fortuné.
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