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20 janvier 2014

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Les Thuilleries ou le Palais Défunt


Les Tuileries. Un jardin enserré entre les deux bras du louvre. Un lieu de passage où des canards nagent au milieu d'un humble bassin.  Au centre de la perspective monumentale qui part de la place Louis XV (de la Concorde), l'arc de triomphe napoléonien semble une immense porte ouverte sur du vide. Le pavillon central du Louvre n'est pas dans l'axe ; les amateurs de symétrie s'aperçoivent avec embarras que les lignes de fuite convergent en une parcelle de néant, après le susdit bassin aux canards et avant l'amas grandiloquent de pierre et de marbre du petit caporal. Quelque chose manque.  

Où est donc passé le Palais de Thuilleries ? Celui de Catherine Médicis ; de la jeunesse de Louis XIV et de ses carrousels, celui de la minorité de Louis XV, celui que les Suisses défendirent en août 1792, quelques jours avant la chute de la monarchie constitutionnelle.

Cruelle ironie, le "grand dessein" des monarques de relier le Louvre aux Tuileries n'aura été complètement réalisé qu'un court moment, sous le IIème Empire, avant que les Tuileries ne brûlent sous la Commune, avant d'être arasées douze ans plus tard...

C'est ce fantôme qui vit naître et abrita la première institution musicale d'Europe à offrir des concerts publics à intervalles réguliers : le Concert Spirituel. En 1725, Anne Danican Philidor obtint le droit d'organiser des concerts les jours où les fêtes religieuses interrompaient les représentations de l'Académie Royale de Musique. Certains musiciens et chanteurs de l'Académie, de la Musique du Roi ou encore des solistes d'églises parisiennes venaient alors dans la salle des Suisses, au premier étage du pavillon central. Le 18 Mars 1725, le concert d'ouverture comportait le concerto de Noel de Corelli, ainsi que les motets Confitebor et Cantate Domino de Michel Richard Delalande. 

D'après le Mercure François on construisit pour l'occasion une  "tribune où l'on mont[ait] par un petit perron et qui [pouvait] contenir au moins soixante personnes (....) fermée par une balustrade rehaussée d'or". Le mur fond était alors décoré d'une "perspective de très bon goût qui représente un magnifique salon et qui offre un point de vue fort agréable", réalisée d'après des dessins de Bérain. En 1775, l'effectif du Concert Spirituel était étoffé avec 58 instrumentistes et 55 chanteurs, ce qui lui permettait d'interpréter des grands motets et son succès ne se démentit pas jusqu'à la Révolution. Le Palais échangea donc la musique contre le Comité de Salut Public et la Salle de la Convention...

                                                                                            

                                                                                                                                V.L.N.

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