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mise à jour 6 janvier 2014
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Haendel par Balthasar Denner (1727) © National Portrait Gallery, London Nous avions précédemment confié à nos lecteurs le contenu relatif à la musique de l'inventaire après-décès de François Couperin. Cette autopsie d'un lieu encore hanté par la présence d'un musicien s'avère riche d'enseignements à la fois en vue de reconstituer le cadre quotidien de son activité, d'apprécier sa manière de travailler à travers sa collection d'instruments, ses goûts par les titres de sa bibliothèque, son environnement, ses valeurs et son niveau social grâce à la disposition et l'ameublement du logis. Dans le cas de Haendel, c'est à une plongée plus vermeerienne, de celle que T. Todorov étudie dans son Eloge du Quotidien, que nous vous invitons. En effet, à l'inverse de Couperin, cette liste un brin macabre de la maison du caro Sassone (aujourd'hui sise au 25 Brooke Street et assez fortement remaniée avec l'adjonction de bow windows, une surélévation et la destruction sur les 2 premiers niveaux des aménagements gérogiens) ne révèle pratiquement rien de l'activité du compositeur. S'y déroule, avec stupeur, une sorte de monotone liste de blanchisserie, où s'accumule un bric à brac qui étonne par sa modestie voire sa misère, d'un "miroir brisé" à de "vieilles chaises paillées". Il faut alors rappeler que cet inventaire a eu lieu plus de 4 mois après le décès du compositeur (le 14 avril), et qu'un grand nombre de biens - par ailleurs mentionnés dans son testament - avait déjà été enlevé, de même que les objets de valeur. Les amis de Haendel ont ainsi emportés leurs legs tels les tableaux, l'orgue portatif, les clavecins. John Christopher Smith hérita ainsi du grand clavecin, du petit orgue portatif et des livres de musique (que Haendel vieillissant ne voulait plus lui léguer ce qui le conduisit à tenter de les lui racheter contre 3000 Livres). Certains meubles, plus opulents, n'ont jamais été enregistrés : Le musée Fitzwilliam de Cambridge contient ainsi le manuscrit de Lennard (l'une des plus large collection manuscrite de partition haendelienne), de même qu'une élégante bibliothèque d'acajou du compositeur dont la provenance est attestée (cf. photo infra).
Anonyme - "A Plan Of The Cities Of London And Westminster, And Borough Of Southwark, With The New Buildings (1767)" (détail) © Mapco.net Pour mémoire, Haendel avait emménagé à l'été 1723 à Brook Street, à l'âge de 38 ans, et fut le premier propriétaire de cette maison traditionnelle gérogrienne qui faisait partie d'un lot de 4 construites par George Barne à une épique où le quartier entre Hanover Square et Grosvenor Square était en développement. Cette situation était proche du King's Theatre de Haymarket, comme du Palais de St James. La maison, en briques, était composée de 3 étages et d'un sous-sol contenant la cuisine, selon un plan très usuel avec 3 fenêtres en façade et 2 à l'arrière. Haendel y vécut pendant 36 ans et y mourut. Il légua ses biens immobiliers à son serviteur John Du Bourk. Depuis 2001, le Handel House Museum tente de reconstituer une évocation des intérieurs qu'aurait connu le compositeur. [M.B.]
INVENTAIRE DES BIENS DOMESTIQUES DE GEORGE FREDERIC HAENDEL, ESQ., DECEDE, ETABLI A SON DOMICILE DANS GREAT BROOK STREET, ST GEORGE HANOVER SQUARE A LA DEMANDE DE SON EXECUTEUR TESTAMENTAIRE, PREALABLE A LA VENTE A Mr. JOHN DU BOURK, CE VINGT-SEPT AOÛT 1759, SUR ESTIMATION DES SOUSSIGNES.
La maison de Haendel, au 25 Brook Street à Mayfair, Londres © Wikimedia Commons / Muse Baroque, 2011
Dans les greniers
Deuxième étage, sur la rue
Deuxième étage, sur l'arrière
Salle à manger
Au premier étage, sur l'arrière
Dans l'appentis, un petit bahut, un rideau de drap et un vieux poële.
Sur l'escalier, dans le passage
Dans la salle sur la rue
Bibliothèque d'acajou de Haendel © The Fitzwilliam Museum, Cambridge
Dans la salle sur l'arrière
Dans la cuisine
Dans l'arrière-cuisine
Dans la cour et le sous-sol
Tous les biens cités ci-dessus ont été appréciés et évalués à la somme de 48 Livres, les jour et an sus-mentionné par nous.
(Source pour la traduction : Jean-François Labie, Haendel, Diapason / Robert Laffont, 1981, appendice p.759 et suivantes).
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Affichage recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
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