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6 janvier 2014

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"Messieurs, le vieux Bach est arrivé !"

Visite de Bach auprès de Frédéric II à Postdam (1747)

Portrait supposé de Bach jeune, lorsqu'il était à Cöthen. D.R.

L'Offrande Musicale

Voici un sujet célèbre et qui fit l'objet d'un (médiocre) téléfilm allemand assez récemment. Les 7 et 8 mai 1747, le vieux Bach - âgé de 62 ans - répond enfin à l'invitation de son fils cadet Carl-Philipp Emmanuel, claveciniste du Roi de Prusse, de se rendre à la cour. Frederic II de Prusse (le futur "Vieux Fritz") n'aurait pu contenir sa joie et son impatience d'entendre Bach et se serait écrié à plusieurs reprises tandis qu'il écoutait le Cantor improviser : "Ah, messieurs, il n'y a qu'un Bach !". De même, la légende veut que le thème royal (le "Thema Regium" de l'Offrande Musicale) soit de la main même du despote éclairé, bien que son allure typiquement bacchienne plaide pour un remaniement postérieur. En effet, après son retour à Leipzig, Bach composa l'Offrande Musicale sous le titre latin de "Regis Iussu Cantio Et Reliqua Canonica Arte Resoluta" (anagramme de Ricercar signifiant "morceau composé par ordre du Roi et autres morceaux résolus suivant l'art du canon"), et dédia l'ouvrage luxueusement gravé sur cuivre au monarque, ce que C-P-E Bach confirme dans la nécrologie qu'il consacre à son père. Aujourd'hui, les péripéties de l'histoire ont conduit à ce que personne ne sache plus dans quel ordre les pièces de l'Offrande Musicale s'enchaîne, ce qui fait la joie des musicologues et des interprètes.

M.B.

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Bach à Potsdam

D'après la Presse

On apprend de Potsdam que Monsieur Bach, le célèbre maître de chapelle de Leipzig, est arrivé à Potsdam même dimanche dernier pour avoir le plaisir d'y entendre l'excellente musique royale. Le soir, à peu près au moment où la musique ordinaire de la chambre entre habituellement dans les appartements royaux, on annonça à Sa Majesté que le maître de chapelle Bach était arrivé à Potsdam et qu'il se trouvait alors dans son antichambre où il attendait la très-gracieuse autorisation d'entendre la musique. Sa Majesté donna immédiatement l'ordre de le faire entrer, se mit aussitôt à l'instrument nommé forte et piano et eut la bonté de jouer en propre personne sans aucune préparation un thème sur lequel le maître de chapelle Bach dut improviser une fugue. Le dit maître de chapelle y parvint de manière si heureuse que non seulement Sa Majesté eut la bonté d'exprimer sa satisfaction, mais encore toutes les personnes présentes furent plongées dans l'étonnement. Monsieur Bach trouva si dense et si beau le thème qui lui avait été donné qu'il veut le coucher sur papier en une véritable fugue et le faire ensuite graver sur cuivre. Le lundi, cet homme célèbre se fit entendre à l'orgue en l'église du Saint-Esprit de Potsdam et recueillit l'approbation générale de tous les auditeurs qui se pouvaient trouver dans la foule. Le soir, Sa Majesté lui proposa encore l'exécution d'une fugue à six voix, ce qu'il fit avec autant d'habileté que la première fois, pour le plus grand contentement de Sa Majesté et l'admiration de tous.

Berlinische Nachrichten, Berlin, 11 mai1747. BD II/554

Source : Philippe Cantagrel, Bach en son Temps, Fayard, 1997.

 

D'après la première biographie de Bach par Johann Nikolaus Forkel (1802), reposant sur le témoignage de Wilhelm Friedemann.

Vers cette époque, le Roi avait chaque soir un Concert de chambre au cours duquel il jouait le plus souvent lui-même quelques Concertos de flûte. Un soir, alors qu'il venait de préparer sa flûte et que les musiciens étaient déjà réunis, un Officier lui apporta le rapport écrit des étrangers arrivés ce jour-là [à Potsdam]. La flûte à la main, il parcourait le document quand soudain, se tournant vers les musiciens de l'Orchestre rassemblés autour de lui, il dit avec une certaine émotion : "Messieurs, le vieux Bach est arrivé ! "

(...) Il oublia pour ce soir son concert de flûte et envoya chercher le vieux Bach afin que celui-ci essayât divers Fortepianos de Silbermann que le Roi avait installés dans plusieurs salles de son Palais. Les Musiciens de l'Orchestre les suivirent de salle en salle, et Bach dut partout essayer l'instrument et improviser. Après qu'il eut joué et improvisé quelques temps, il demanda au Roi un thème de Fugue qu'il développât aussitôt sans la moindre préparation. Le Roi, impressionné par la manière savante avec laquelle Son Thème avait ainsi exploité au pied levé, exprima le désir, vraisemblablement pour voir jusqu'à quel point un tel Art pouvait être poussé, d'entendre encore une fugue à six voix obligées. Mais comme tous les thèmes ne sauraient convenir à une polyphonie aussi complexe, Bach dut en choisir un lui-même et le développa aussitôt, à la plus grande admiration de toutes les personnes présentes, d'une manière aussi somptueuse et savante qu'il avait traité le Thème du Roi.

 

 

 

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