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mise à jour 20 janvier 2014
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Genre : œuvres pour clavier Wilhelm Friedemann BACH (1710-1784) Fantaisies, Sonates, Fugues, Polonaises Fantaisie Fk19 ; Polonaise VII ; Polonaise VIII ; Fuga III ; Sonate Fk7 ; Fuga I ; Fuga II ; Polonaise I ; Fantaisie Fknv2 ; Sonate Fk3 ; Polonaise XI ; Fantaisie Fk23 ; Fuga VI Maude Gratton, clavecin et clavicorde 65’22, Mirare, 2009.
Musicalité & sensibilité
Pour son premier disque soliste, Maude Gratton a choisi de nous faire pénétrer dans l’univers de W. F. Bach. Eclipsé par la renommée de Carl Philipp Emmanuel, le brillant de Johann Christian, passant dans les biographies de Johann Sebastian pour un sans-génie, bohême avant l’heure, ivre plus souvent de vin que de musique, Wilhelm Friedemann reste l’un des moins connus des fils du Cantor de Leipzig. Pourtant, si son œuvre est moins vaste que celle de ses frères, elle est du moins dense et diverse : le seul répertoire pour clavecin compte des fugues et des sonates, des polonaises et des fantaisies, et ce disque représente tous ces genres. Et comme Maude Gratton leur rend bien justice ! Dès les premiers arpèges au clavecin, on demeure frappé par la beauté du son, mais aussi par la profondeur du jeu. D’abord, parce grâce à la musicienne la virtuosité démonstrative ne l’emporte jamais sur la musicalité et la sensibilité. Et puis, force est d'avouer avec plaisir que le toucher est absolument remarquable, à la fois, précis, délicat, sachant se faire aussi incisif, parfois même violent, ce qu'une excellente prise de son met bien en valeur. La musique de Wilhelm Friedemann ne manque pas de surprendre, mêlant l’ancien et le moderne : la première Fantaisie, en ré mineur, rappelle encore le stylus phantasticus de Buxtehude, mais avec déjà quelque je-ne-sais-quoy de très personnel ; les épisodes se succèdent à toute vitesse, et l’on trouve des fugues fort brèves (la III en ré mineur dure le battement d'aile d'une minute et dix secondes !), concises, emportées, loin de la manière du vénérable père. Des audaces formelles, avec le retour de thèmes qu’on croyait perdus, mais aussi harmoniques. Si l’auditeur peut être dérouté, il peut aussi être séduit par cet univers étrange et passionné. L’enregistrement permet d’y rentrer et en dévoile de nombreuses facettes, irrigué par l'a vision subtile de la claveciniste aussi bien au clavecin qu’au clavicorde. Car Maude Gratton parcourt avec aisance et intelligence toute la palette émotionnelle des pièces de Wilhelm Friedemann : depuis la galanterie volubile du premier mouvement (un poco allegro) de la Sonate en ré majeur jusqu’au violent désespoir de la Fantaisie en do mineur au clavicorde – instrument dont, dans les deux brèves incursions qu’elle y fait, elle fait bon usage, avec un sens de la nuance évident – en passant par la joie exubérante et un peu folle de la Polonaise en ut majeur, la délicate tristesse de la Polonaise en mi mineur… Il serait si fastidieux de tout détailler ! On écoute et réécoute tout le disque avec un intérêt constant, et une émotion toujours intacte. "Bref, c’est une belle introduction ? - Non Sire, une révélation."
Technique : belle prise de son chantante et aérée.
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Affichage minimum recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
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