Rechercher
- Newsletter
-
Qui sommes-nous ?
-
Espace Presse - FAQ
-
Contacts -
Liens
- |
mise à jour 20 janvier 2014
|
Genre : musique pour orchestre Georg Philipp TELEMANN (1681-1767) "Les Plaisirs de la Table" Georg Philipp TELEMANN (1681-1767) Essercizii Musici (1739-1740) Der Gertreue Musikmeister (1728-1729) Musique de table (1733) Quadri a violino, traverso, viola di gamba e fondamento (1730) Concerto en La mineur pour flûte à bec et viole de gambe avec violon, alto et basse continue. Concerto en Fa Majeur pour flûte à bec et basson avec deux violons, alto et basse continue Concerto en Mi mineur pour flûte à bec, flûte traversière et basse continue Suite en La mineur pour flûte à bec et basse continue Concerto en La mineur pour flûte à bec, hautbois et basse continue Sonate en trio en Fa Majeur pour deux flûtes à bec et basse continue avec basson. Sonate en trio en Ré mineur pour flûte à bec, dessus de viole et basse continue Quatuor en Fa Majeur pour flûte à bec, hautbois et basse continue Quatuor en Sol mineur pour hautbois, violon, viole de gambe et basse continue Sonate en trio en La mineur pour traverso, viole de gambe et basse continue Sonate en trio en Sol mineur pour violon, viole de gambe et basse continue Sixième concert en La Majeur pour flûte de voix, clavecin obligé et violoncelle Concerto en Fa Majeur pour flûte à bec, cor et basse continue Menuet en Fa Majeur à deux cornes de chasse
Johann Christian SCHICKHARDT (ca 1682 – av.1762) Concerto II en Ré mineur pour quatre flûtes à bec et basse continue avec basson
Carl Heinrich ou Johann Gottlieb GRAUN (1703-1757/1702-1771) Concerto en Fa Majeur pour flauto terzetto et basse continue Trio en Mi bémol Majeur pour hautbois d’amour, cor et basson Trio en Do Majeur pour violon, cor et basse continue
Carl Philipp Emanuel BACH (1714-1788) Trio en Fa Majeur Wq. 163
Johann Friedrich FASCH (1688-1758) Quatuor en Si bémol Majeur pour flûte à bec, hautbois, violon et basse continue avec basson Quatuor en Fa Majeur pour violon, hautbois, cor et basse continue
Johann Joachim QUANTZ (1697-1773) Trio en Do Majeur pour flûte à bec, traverso et basse continue
Antonio VIVALDI (1678-1741) Concerto en Fa Majeur RV 97 pour viole d’amour, deux cors, deux hautbois, basson et basse continue
Gottfried Heinrich STÖLZEL (1690-1749) Quatuor de Fa Majeur pour hautbois, violon, cor et basse continue avec basson
Georg Friedrich HAENDEL (1685-1759) Ouverture en Do Majeur avec deux clarinettes et cor
Michel CORETTE (1709-1795) La Choisy, Concerto comique XIV en Do Majeur pour cor, vielle à roue, deux violons et basse continue
Frédéric de Roos, Patrick Denecker, Joëlle Lanscotte, Mieke Van Weddingen (flûtes à bec) ; Patrick Beuckels, Marc Hantaï, Danièle Etienne (traverso) ; Marc Ponseele (hautbois) ; Marc Minkowski, Marc Vallon, David Mings (bassons) ; Claude Maury, Christophe Feron (cors) ; François Fernandez (violon) ; Philippe Pierlot, Sophie Watillon (dessus et basses de viole) ; Hidemi Suzuki (violoncelle) ; Bernard Foccroulle, Guy Penson (clavecins et orgue) ; Philippe Malfeyt (archiluth)
Mihoko Kimura, Annette Sichelschmidt (violons) ; Ghislaine Wauters (alto) ; Ageet Zweistra (violoncelle) ; Eric Mathot (contrebasse)
Ricercar Consort (dir. Philippe Pierlot)
La Pastorella
473’65, 7 CDs, Ricercar, enr. 1988-1999, rééd. 2008
Schickhardt, 2nd Concert en do mineur : Allegro
Un menu gastronomique et copieux
C’est avec une certaine curiosité, un peu nostalgique, que nos mains se saisissent du sombre coffret, relié à la manière des ouvrages anciens et précieux qui meublent nos bibliothèques. Présentés dans de petites pochettes de papier, les CDs font brusquement ressurgir à nos yeux le temps où l’on écoutait les premiers enregistrements du Deller Consort sur un phonographe antédiluvien après avoir manipulé avec d’infimes précautions les fragiles galettes de vinyle aujourd’hui bien poussiéreuses… Mais l’analogie entre le disque compact et son vénérable ancêtre s’arrête là ! Pour cette réédition des enregistrements du Ricercar Consort - accompagné de nombreux solistes - dédiés à l’œuvre de Telemann, le label Ricercar offre un livret très complet et soigneusement illustré de reproductions de gravures contemporaines de Telemann où figurent divers instrumentistes (flûte, violon, basson…) ; le Cantor de Hamburg est donc à l’honneur. La majorité des recueils qu’il écrivit se retrouvent ici dans leur intégralité, avec notamment les Essercizii Musici (1739-40), la Musique de table (1733) ainsi que des œuvres où concertent parfois des instruments rarement associés par ses contemporains (concerto pour traverso et flûte à bec), qui illustrent la parfaite connaissance qu’avait Telemann de la plupart des instruments qu’il utilisait. Il savait adapter son écriture aux capacités de chacun, mêlant timbres et tessitures avec un équilibre convainquant ! Critiquer ce monumental coffret (473 minutes !) n'est gère aisé. D'une part, les enregistrements s'étalent sur plus d'une décennie : la pratique interprétative, de même que le jeu des artistes ont évolué. D'autre part, un même interprète peut se révéler inégal d'œuvre en œuvre. Notre compte-rendu se veut donc avant tout un survol - dans l'ordre des CDs - des pièces les plus marquantes, et il convient de souligner l'extrême qualité de l'ensemble, en dépit de certaines réserves. Composé de trois concertos (en la mineur, fa Majeur et mi mineur) et une suite (en la mineur), le premier disque permet déjà de croiser quelques-uns des plus grands chefs d’œuvres de Telemann. Frédéric Roos tient le pupitre de la flûte à bec (instrument « dominant » des divers enregistrements) au cours de ces différentes œuvres ; son jeu, aux attaques souvent dessinées avec trop peu de précision, un souffle un peu étriqué dans les aigus et manquant d’ampleur dans les graves, ne devient vraiment convainquant qu’à partir de l’Air à l’italienne de la Suite. Avant cela, l’on aura eu droit à quelques réveils plus ou moins inspirés, selon que l’entourage le soit ou non. Ainsi, dans le concerto en mi mineur pour flûte à bec et traverso (Patrick Beuckels), les deux instruments mêlent leur voix comme deux amants, parfois pour un au-revoir saisissant de mélancolie (Largo), un ébat joyeux ou encore pour le tendre moment des retrouvailles (troisième mouvement). Les deux flûtistes sont ici en parfaite harmonie, tant au niveau des nuances que des sentiments exprimés ; le continuo, un peu en retrait, renforce la cohésion du jeu des deux musiciens. Roos laisse à la musique le temps de se développer, de s’épanouir. C’est un soulagement que d’écouter ce célébrissime concerto après celui en do Majeur pour flûte à bec et basson où l'on retrouve Marc Minkowski. Hélas, le futur chef peine à produire un son clair et lumineux, l’articulation reste imprécise et étouffée. Même dans le second mouvement, où le bassoniste part avec plein d’entrain, il se trouve rapidement submergé par les vocalises, se laissant "emballer" par le tempo alors que continuo et flûte s’en sortent brillamment. Celle-ci se laisse ensuite gagner par une sorte de léthargie (troisième mouvement, Grave) ; les deux instruments solistes sont comme tirés irrésistiblement par un poids trop lourd, la machine s’essouffle, ralentit jusqu’à se trouver au bord de l’immobilité. Le dernier mouvement (Allegro) apparaît alors comme la sortie du tombeau (sic) mais l’atmosphère maladive persiste ; Marc Minkowski semble las de la partition, restreignant sa palette d’articulations et de nuances. Frédéric Ross parvient néanmoins à redonner quelque entrain à la Suite en la mineur, doux mélange des styles français et italien où Telemann marie habilement la solennité de la cour du Roi Soleil à l’ingénieux débordement de vitalité italien. Alternent ainsi une Ouverture assez pesante - où l’on regrettera l’absence de quelques ornements aux reprises du thème – et une Réjouissance qui n’est pas sans rappeler les sonates de Corelli, accompagnées d’airs de danses légères. Outre une technique irrépréhensible, le flûtiste fait ici preuve d’un investissement total dans la musique, dénotant un jeu naturel et très expressif. Le recueil Essercizii Musici est éparpillé sur trois disques différents, offrant diverses prises de son et donc une qualité variable. A deux reprises, l’on se laissera prendre aux charmes du jeu de Marcel Ponseele ; quelque soit l’instrument auquel Telemann le marie, le hautboïste témoigne d’une grande aisance dans les ornements et garde un son très stable et puissant. Moins éloquent que Sébastien Marq (avec le Concert Français chez Astrée), Frédéric Roos offre néanmoins une belle interprétation de la sonate en trio pour flûte à bec et viole de gambe. Les ornements pourraient être plus soignés mais le flûtiste semble plus à l’aise que dans le premier disque ; concertant avec Philippe Pierlot, les deux solistes trouvent le juste équilibre des timbres de leurs instruments. Mise à part un copieux aperçu des œuvres de Telemann, ce coffret regroupe également quelques concertos et autres sonates pour flûte de ses contemporains. Particulièrement énergique, le deuxième concert en do mineur pour quatre flûtes à bec et basse continue de J.C. Schickhardt n’est certes pas une musique très « savante » mais elle reste un régal pour l’oreille tant les flûtistes s’interpellent avec espièglerie et virevoltent avec habileté ! Très virtuose, le troisième mouvement rend compte de l’important travail de coordination effectué et de l’attention particulière portée au mélange et l’accord des différents timbres. Formé par Guy Penson (clavecin) et David Mings (basson), le continuo est solidement ancré dans de profondes et chaudes basses ; très dynamique, il laisse aux flûtistes tout le loisir de batifoler avec la certitude de trouver une piste d’atterrissage bien balisée. Et l’on retrouve avec plaisir notre continuo dans le quatuor pour flûte à bec, hautbois, violon et basse continue de J.F. Fasch. Le son du bassoniste, clair et rond, est imposant sans être pesant ; les attaques sont soignées et définies avec précision. Une des curiosités de ce coffret reste la sonate en trio en Fa Majeur de Carl Philipp Emanuel Bach pour flûte à bec basse (!), alto et basse continue dans laquelle on trouve à la place du clavecin conventionnel un pianoforte. Très particulière (mais non inintéressante), l’atmosphère de cette œuvre est profondément déstabilisante ; associé à la flûte basse - dont l’usage hors consort, et en tant que dessus, est extrêmement rare – le piano-forte ouvre la porte d’un saloon enfumé au petit matin, où sommeillent quelques fêtards attardés. L’on ne sait plus exactement de quel siècle provient cette musique si étrange mais qui aiguise notre curiosité ! La provenance du manuscrit, orné d’annotations très précises en ce qui concerne les nuances, est pourtant certaine et sans être géniale, c’est une musique curieuse et divertissante qui mérite que l’on y prête au moins une oreille. Autre objet insolite, La Choisy (inspirée d’une fanfare) est la seule œuvre du coffret à n’utiliser que l’échelle naturelle de la trompe de chasse, instrument auquel Michel Corette associa ici la vielle à roue. L’on se retrouve soudainement dans les forêts royales au milieu d’arbres mordorés, dépassé par une horde de chiens courant après un cerf. Très joyeux, le cor de Claude Maury clos le 7ème disque du coffret sur des accents fort champêtres "Les Plaisirs de la table" nous permet donc de découvrir des œuvres peu connues, de redécouvrir certains chef d’œuvres quoique l’association des différents solistes n’est pas toujours heureuse. L’on saluera notamment Marc Vallon et David Mings pour nous avoir donné l’image d’un basson baroque omnipotent et généreux, en opposition à la plupart des bassonistes de formation moderne qui conservent, malgré le changement d’époque et d’instrument, un son sourd et trop poussiéreux. De même, Frédéric Roos a su montrer au cours de différents enregistrements sa grande maîtrise technique et son sens aigu des œuvres concertantes. Voyage varié, léger et élégant, plus ou moins inspiré, musique d'accompagnement de bon aloi ou véritables moments d'émotion, ces "Plaisirs de la Table" - au prix modique - méritent bien d'être goûtés.
Technique : Ce coffret étant composé d’enregistrements faits en des lieux différents avec de deux à dix années d’écart, la prise de son peut être très mal équilibrée et distante (disque I), donnant une impression de décalage entre le jeu différents instrumentistes et des nuances quasi-inexistantes. Mais elle peut également s’avérer claire et porteuse d’une masse sonore dense et moelleuse (disque VI). Chaque disque nous fait ainsi découvrir un même instrumentiste sous divers aspect, plus ou moins mélioratifs.
|
Affichage minimum recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
|