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mise à jour 20 janvier 2014
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Genre : musique religieuse Alessandro SCARLATTI (1660-1725) La Giuditta Oratorio sur un livret d'Antonio Ottoboni
Sophie Landy, Giuditta Raphaël Pichon, Nutrice (Nourrice) Carl Ghazarossian, Oloferne
Ensemble baroque de Nice Direction Gilbert Bezzina
73’58, Dynamic, 2009.
Judith, es-tu là ?
En effet, dès l’ouverture, les pupitres de violon de l'Orchestre Baroque de Nice semblent n’être pas en place, et manquent cruellement de précision. Ces défauts se retrouvent tout au long de l'œuvre, même dans les courtes ritournelles (par exemple dans l’air de Giuditta "Sciolgo il crin"). La justesse est parfois elle aussi douteuse ("Sommo Dio"). Seuls quelques moments sont épargnés, dans des passages lents, où tous les violons sont à l’unisson ("Chi m’addita, per pietà »"). Du côté des basses - fort heureusement car la majeure partie de la partition utilise exclusivement la basse continue comme accompagnement - l’on trouve de beaux moments tel l’air "Togliti da quest’ occhi", mais la direction d'ensemble de Gilbert Bezzina s'avère peu contrastée, n'insufflant jamais véritablement de tension et de drame dans cette intrigue pourtant sensuelle et brutale. Les récitatifs sont amenés de manière cursive et peu convaincante, les airs élégants mais routiniers. Du côté des voix, le cas est plus complexe. Sophie Landy n’a pas un timbre désagréable, mais son charme en est sans doute grandement affecté par la prise de son. Le voix sonne faible, l’émission trop en arrière engoncée dans la gorge sans réussir à se déployer malgré une attention portée à l’articulation. Voici une Judith qui tient plus de la jeune fille que de l'intrépide héroïne défiant le conquérant, même si de l'autre côté de la barrière le ténor Carl Ghazarossian n’effraie guère en Oloferne. Si la technique est parfois quelque peu approximative, la voix sonne plutôt naturelle et finit par charmer, offrant de beaux moments. On relevera ainsi l’air galant "Bella, mi vuoi deridere". Raphaël Pichon se détache du trio par son interprétation intéressante, doublée d'un beau timbre et d'une émission soignée. C'est à lui qu'échoit le sommet émotionnel du disque (et de l’œuvre) : la scène de sommeil se déroulant depuis le récitatif accompagné "Ardea di fiamma impura" jusqu’à la phrase récitative conclusive "Disse, e dormi Sansone", en passant par le superbe air "Dormi" d'une douceur angélique. L’orchestre donne à ce moment-là le meilleur de lui-même, avec des effets de violons à l’unisson. On regrette vivement que ce véritable joyau ne soit pas mieux entouré, tant le passage frôle la perfection : prononciation, vocalises, tenues, tout concoure à nous donner envie de réécouter plusieurs fois cette sorte de berceuse. Lecteur, faites-vous votre idée : si vous vous agacez vite d'une interprétation sans brillant, passez votre chemin ; si quelques beautés épisodiques peuvent vous plaire, vous en trouverez quelques unes dans cette Giuditta décidément très inégale.
Technique : prise de son assez réductrice, manquant de relief et donnant trop d’importance aux basses.
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Affichage minimum recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
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