Rechercher
- Newsletter
-
Qui sommes-nous ?
-
Espace Presse - FAQ
-
Contacts -
Liens
- |
mise à jour 20 janvier 2014
|
Genre : musique religieuse Henri-Joseph RIGEL (1741-1799)
Hiérodrames
La Sortie d'Egypte (1774) La Destruction de Jéricho (1778) Jephté (1783)
Isabelle Poulenard (dessus), Philippe Do (haute-contre), Alain Buet (basse-taille)
Les Chantres du Centre de Musique baroque de Versailles Orchestre de Folies Françoises (dir. Patrick Cöhen-Akenine)
Sous la direction d'Olivier Schneebeli
73'58, K617, enr. 2006.
"Chantons, célébrons à jamais / De notre Dieu, la gloire et les bienfaits" (La Destruction de Jéricho, scène dernière)
Il ne faut donc point s'étonner d'entendre dans Jephté l'Azel de Philippe Do glorifier avec sensualité les "beaux yeux" de son amante ; la mélodie est élégante et volubile, lumineuse comme la voix de la haute-contre qui fait montre d'une articulation très précise et d'une belle implication, presque charnelle. La barrière du disque est franchie et l'on visualise sans efforts la mise en scène qui pourrait servir à ces hiérodrames. Dès l'ouverture de La Sortie d'Egypte ("Israël, le Dieu que tu sers/A marché sur tes pas"), le chanteur se distingue par une émission claire et puissante - que certains trouveront peut-être trop romantique - et habite avec une réelle force dramatique ses différents rôles. Accompagné d'un chœur exultant, il clôt la scène finale de La Destruction de Jéricho par de larges vocalises et diffuse généreusement un sentiment de liesse et de légèreté. Alain Buet campe successivement un Moïse vengeur et imposant dans La Sortie d'Egypte ("Frappe grand Dieu"), un père émouvant de désespoir ("J'ai prononcé le vœu funeste" – Jephté) et un Josué vindicatif. Il donne à ces personnages une carrure et une prestance singulière, renforcée par sa voix tout à la fois souple et profonde et un phrasé très dynamique Sans jamais tomber dans l'excès, la basse-taille parvient à modeler avec une délicate assurance son timbre pour l'adapter au mieux au contexte du morceau. Dans Jephté, une tristesse poignante nous saisit alors que celui-ci reconnait dans une sorte lamento l'horreur de son crime, celui d'avoir promis sa fille en sacrifice ; le hautbois se fait seul écho à ce désespoir en répondant par des soupirs à la plainte du chanteur Les rôles féminins ont été confiés à Isabelle Poulenard. Tout comme ses homologues masculins, elle vit profondément ses rôles mais témoigne cependant de quelques faiblesses comme des aigus retenus manquant de luminosité ("Qu'il est doux de chanter la gloire" – Jephté). Les vocalises lui sont aisées et gracieusement réalisées mais l'intelligibilité du texte s'en trouve quelque peu sanctionnée. Elle nous livre dans "C'est à Dieu qu'appartient ma vie" une interprétation très vivante, digne, des plus illustres héroïnes cornéliennes. Les Folies Françoises de Patrcik Cohën-Akenine assurent aux solistes et aux Chantres du CMBV un support très homogène et réellement dynamique ; elles jouent avec une dextre originalité des surprises de la partition, comme l'imitation d'une armée en débandade (La Sortie d'Egypte, Scène IV) et présente une large palette de couleurs orchestrales. C'est le chœur léger que l'on ressort de l'écoute de ce disque, après avoir vécu avec intensité les péripéties du peuple hébraïque. Olivier Schneebeli a une nouvelle fois montré par une lecture sensible et vivante qu'il convenait de revenir au répertoire du XVIIIe siècle français, trop souvent tenu dans l'ombre des opéras de Mozart.
Technique : prise de son bien équilibrée qui, par une certaine distance, donne au drame l'espace sonore de se développer.
|
Affichage minimum recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
|