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mise à jour 20 janvier 2014
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Genre : musique vocale The Three Ravens Chansons populaires élisabéthaines
Alfred Deller (contre-ténor), Desmond Dupre (guitare et luth)
Vanguard Classics, enr. 1955 et 1956.
"Lord Randall"
"Sweet England"
Dès les premières mesures du tendrement mélancolique "The Three Ravens" on ne peut qu'admirer la maîtrise du souffle, la rotondité du phrasé, l'élégance racée des aigus. Le "Cuckoo" gracieux et vif laisse transparaître une pointe d'ironie tandis que "How should I your true love know" est proche du soupir désespéré. Nimbant chaque chanson d'un climat propre, toujours enchanteur et discret, le grand Alfred Deller utilise subtilement mezza di voce et retards, accentue les chromatismes jusqu'à la douleur ("The Oak and the Ash"), varie son interprétation de telle manière que les chansons strophiques ou en rondo ne paraissent jamais répétitives en dépit de l'absence d'ornementations. Certes, tous les mélomanes n'apprécieront pas forcément ce timbre si particulier, ces abrupts passages de registres, cette voix de tête belle et forcée. Oui, cette école - à laquelle René Jacobs appartient également - est désormais dépassée. Mais retrouvera t-on un jour la tragique beauté de ce "Barbara Allen" murmuré comme une confidence, la vivacité espiègle de "The Tailer and the Mouse", l'archaïsme presque médiéval de ce "Greensleeves" (dans sa version de nouvelle année, car il existe plusieurs paroles), les contrastes de "The Wraggle Taggle Gipsies" ? Dans les 5 minutes de "Lord Rendall" sont réunies toute la tristesse du monde, et cet air vous convaincra que la regretté Alfred Deller était un géant. Si un mot seul peut résumer son art, en particulier chez Purcell et les airs anglais, alors ce sera la poésie, cette poésie un rien sombre et résignée de laquelle émerge parfois des étincelles de malice, jetée comme un manteau magnifique et humide dans les brumes d'Elseneur et de son royaume pourri, alors que le Prince déclame son "What a piece of work is a man"...
Technique : très bon enregistrement mono d'époque remasterisé. Aucune saturation, des aigus dynamiques mais un peu plats, un brin de souffle.
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Affichage minimum recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
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