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mise à jour 20 janvier 2014
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Genre : récital Jean-Philippe RAMEAU (1683-1764) Que les mortels servent de modèle aux dieux…Duos extraits de Zaïs, Zoroastre & Dardanus
Ausonia Eugénie Warnier, soprano Arnaud Richard, basse Mira Glodeanu, violon & konzertmeister Frédérick Haas, clavecin & direction
67'49, Alpha, 2009
Drame sans intrigue
Pour continuer nos ratiocinages, on aurait peut-être aimé une justification pour l'usage d’effectifs si restreints dans des œuvres somme toute créées pour l’Académie Royale de Musique. Mais la meilleure explication, c’est d’entendre la clarté des lignes, la luminosité du discours. Après quelques surprises au premier abord, l’équilibre entre les cordes à un par pupitre, et les bois de même, se crée, même dans des pièces aussi ambitieuses que l’ouverture de Zaïs (qui dépeint le débrouillement du chaos, rien de moins), pour aboutir même à une texture d’ensemble d’une grande beauté, séduisante, qui va même jusqu’à l’intégration parfaite des percussions, qui peuvent si souvent paraître ajoutées, sans cacher le rôle de soutien du clavecin. La prise de son sublime même les sons individuels, sans perdre jamais de vue la masse. Et chaque pupitre a son expressivité, avec mention spéciale pour la flûte de Georges Barthel : a-t-on jamais si bien soupiré que dans les notes uniques de « Coulez, mes pleurs » (piste 21) ? Les violons doivent aussi être loués, comme en témoigne la pièce qui suit immédiatement, l’Air tendre de Zoroastre, puis l'on admire la pièce de clavecin Les tendres plaintes, où l’effectif réduit fait plus de merveilles que n’en peut faire un orchestre. Ausonia dénote une énergie vigoureuse, sans brutalité de l’ouverture de Zaïs aux Tambourins, des jolis menuets de Zoroastre à la magnifique Tempête de Zaïs où, là encore, les petits pupitres font des miracles, rendent un effet démiurgique ! Du côté vocal, les voix sont encore jeunes, et s’accordent bien ensemble, non sans quelques approximations. Ainsi, on reprochera à Arnaud Richard un certain manque de profondeur, que compense la facilité avec laquelle toutes les notes sont atteintes, la beauté du timbre, l’articulation parfaite – à l’exception de quelques -n- dénasalisés de manière étrange, par exemple dans "vengeance" (ce qui crée le doute : est-ce que c’est en prononciation restituée ? mais pourtant non ; ce qui ne gêne pas, car c’est seulement en de rares moments). La basse s'avère puissante et convaincante dans "Cruels tyrans qui régnez dans mon cœur" même si l'on regrettera que le génie Cindor s’amollisse tant dans son injonction aux "images du plaisir" à s’animer ("Venez aimable Zélidi"»). Le cas d’Eugénie Warnier est relativement similaire. La soprano ne parvient pas à rivaliser avec la récente prestation d'Anna-Maria Panzarella en Érinice à l'Opéra Comique... La beauté de la voix ne sauve pas le drame du monologue "Quel tourment, où trouver la trace de ses pas" relativement superficiel et sans suffisamment d'émotion. En revanche, la douceur de "Coulez, mes pleurs" lui convient à merveille, autant que la légèreté de "Non, ce n’est pas toujours pour ravager la terre". L’émission est superbe, et dédommage largement d’une prononciation parfois un peu trop légère voire brouillonne. Au final, on se lancera dans l’écoute d'un disque plein de charmes, sans y chercher de sens autre que celui de sa beauté.
Technique : captation ample et naturelle.
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Affichage minimum recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
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