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mise à jour 20 janvier 2014
| Genre : œuvres pour clavier "Die Quellen des jungen Bach" (Les sources du jeune Bach)
Johan Adam Reincken (1623-1722) Toccata en sol majeur
Jean-Sébastien Bach (1685-1750) Toccata en mi mineur BWV 914 Capriccio sopra la lontananza del fratello diletissimo BWV 992 Toccata en sol mineur BWV 915
Dietrich Buxtehude (ca 1637-1707) Suite en do majeur BuxWV 226
Johann Jakob Froberger (1616-1667) Deuxième Toccata en ré mineur du Livre de 1649
Johann Kaspar Kerll (1627-1693) Suite en fa Majeur
Céline Frisch, clavecin Anthony Sidey
71’14, Alpha, 2010 (enregistré à Paris, Chapelle Notre-Dame du Bon-Secours)
Une folle envie de découvrir
Dès son enfance, Bach possède donc une immense soif d’apprendre. Il puise son inspiration chez ces grands maîtres qui donnèrent à ces nations en guerre qui composaient l’Allemagne de cette époque, une raison d’espérer, grâce à la musique. Et dès l’adolescence sa passion musicale, le pousse sur les routes, et bien avant le voyage à Lubëck, alors qu’il étudie l’orgue, il n’hésite pas à se rendre à Hambourg pour aller entendre un des plus fameux organistes de cette période Johan Adam Reincken. Une copie de sa main a d’ailleurs été retrouvée de deux cantates composé par ce dernier. Ce disque construit autour du thème des sources de Bach, s’ouvre tout naturellement avec ce compositeur. Et Céline Frisch, une fois de plus nous éblouie par l’énergie qu’elle impulse aussi bien à la musique du futur Cantor de Leipzig qu’à ces prédécesseurs. La Toccata en sol majeur de Reincken révèle un style qu’aimait fortement le jeune Bach, le "stylus phantasticus", c’est-à-dire une grande fantaisie dans le touché du clavier, une virtuosité qui émerveille, offrant en somme une grande liberté à l’interprète. Et Céline Frisch s’empare de cette liberté qui lui est offerte. Son touché mêle délicatesse et force. Elle peut ainsi dans d’infimes variations nous permettre de percevoir cette urgence du geste et de l’instant, cette urgence qui viendra habiter l’œuvre de l’élève et déjà si présente chez le maître. La Toccata en mi mineur de Bach qui suit, s’enivre de cette virtuosité, sans jamais se perdre, comme poursuivant un fil. Céline Frisch révèle l’impétueuse flamme de ces variations quasis démentielles. Elle semble jouer à se laisser surprendre pour mieux laisser jaillir la fantasmagorie. Mettant en miroir les œuvres de Jean-Sébastien Bach avec celles de ses prédécesseurs et inspirateurs, elle nous nous permet de découvrir, de manière foudroyante une filiation qui permis à Bach de se construire une famille spirituelle. Elle s’abandonne à la poésie mélancolique de l’Allemande ou de la sarabande de la Deuxième suite en Ré mineur de Froberger, par l’acuité de son jeu qui nous en fait gouter toutes les saveurs amères et pourtant si douces. Audacieuse, jusque dans les choix du programme de ce CD, Céline Frisch fait de son interprétation fougueuse et sensible de la Suite en fa majeur de Johann Kaspar Kerll, un pur instant de bonheur et d’intelligence. Les chromatismes et les ornementations au dolorisme si mordant deviennent par la virtuosité ductile de l’interprète une plainte déchirante qui nous bouleverse. De ce clavecin allemand d’Anthony Sidey choisi par elle, Céline Frisch laisse rayonner tous les traits de caractère possible : rond, clair, expressif, violent, âpre. Ses phrases respirent, dansent, content, dessinent. Ce CD au programme merveilleusement construit bénéficie d’une interprète inspirée, qui maîtrisant les architectures complexes des œuvres peut nous en dévoiler la folle énergie sans jamais se perdre.
Technique : prise de son proche et lumineuse permettant d’apprécier avec une réelle suavité toutes les qualités de l’instrument.
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Affichage minimum recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
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