Genre :
musique vocale
Henry PURCELL (1659-1695)
Songs and Airs
Nancy Argenta (soprano),
Nigel North, Richard Boothby, Paul Nicholson, John Toll.
Virgin Veritas, coll. x 2, enr.
1994, 1996.

Dear pretty youth...
Pour changer un peu des contre-ténors (incontournables Alfred Deller ou
Paul Esswood, par exemple), voici un double
coffret qui nous propose la réédition économique de nombreuses Chansons de
Purcell, et d'extraits de ses musiques de Scène, notamment le lamento de Didon.
Hélas, comme c'est le cas dans cette collection, le livret est absent, mais cela
n'empêche pas d'admirer le timbre diaphane et cristallin de Nancy Argenta dans
l'un de ses enregistrements les plus aboutis. Dès les premières notes du "O
Solitude", l'auditeur se trouve comme suspendu à ce chant intemporel, flottant,
terriblement poignant et naturel. L'accompagnement complice et discret de Nigel North (étonnamment austère dès qu'il s'éloigne d'Andrew Manze) souligne le
phrasé de quelques accords bien sentis. En moins de 2 minutes, on sait que l'on
a affaire à un grand disque. Et cette première impression ne fait que se
renforcer au fur et à mesure d'un voyage musical alternant tristesse, ferveur,
et joie, et qui se conclut, pour chacun des CDs par la noirceur du désespoir :
une reprise de "O Solitude" avec un accompagnement à la viole, et le célèbre "Thy
hand, Belinda" de Didon et Enée. Inutile d'en écrire plus, quand
l'artiste est aussi éloquente. En un mot, c'est aussi beau que déprimant.
Technique
: excellente captation, très texturée.