Graupner... Graupner... Le nom sonne de manière vaguement familière, à la manière d'un fruit un brin tanique, à l'attaque âpre, à la finale brève. Pour beaucoup, Graupner n'est que l'inconnu que les autorités de Leipzig préférèrent à Bach pour le poste de Cantor. En effet, Bach n'était que le 3ème homme, presque un pis-aller après la défection de Telemann à Hambourg, puis celle de ce fameux Graupner, que le Landgrave de Hesse-Darmstadt préféra garder à son service en lui payant enfin ses arriérés de salaires agrémentés d'une augmentation...

 

Bien qu'épisodiquement quelques beaux enregistrements se soient tournés vers ce prolifique compositeur élève de Schelle et Kuhnau - notamment par Hermann Max chez CPO, ou Siegbert Rampe pour une série de pièces orchestrales (MDG) - c'est à Geneviève Soly que l'on doit depuis 2001 la courageuse entreprise, quasi titanesque, non d'une intégrale qui serait titanesque (qu'on songe à ses plus de 1400 cantates !), mais d'un vaste panorama du corpus de Graupner, en particulier sa musique de clavecin d'un équilibre nostalgique et raffiné, à la manière des courbes de sa signature qui orne nombre de manscrits issus de la bibliothèque de la cour de Darmstadt.