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mise à jour 20 janvier 2014
| Genre : récital Wolfgang Amadeus MOZART (1756-1791) "Mozart"
Airs d'opéras : Leporello (Don Giovanni) : air "Madamina, il catalogo è questo", Don Giovanni (Don Giovanni) : canzonetta "Deh, vieni alla finestra", aria "Fin ch'han del vino" Figaro (Les Noces de Figaro) : récitatif "Bravo signor padrone", air "Se vuol ballare, signor contino", récitatif "Ehi, sor paggio !", air "Non più andrai", récitatif "Tutto è disposto", air "Aprite un po' quegli occhi" Le Conte (Les Noces de Figaro) : récitatif "Hai già vinta la causa", air "Vedro mentr'io sospiro" Guglielmo (Cosi fan tutte) : air "Rivolgete a lui lo sguardo", air "Donne mie, la fate a tanti"
Airs de concert : Clistene (d'après L'Olimpiade, texte de Métastase) : récitatif "Alcandro, lo confesso", air "Non so d'onde viene", K 512 Dario (d'après La disfatta di Dario de Paisiello) : air "Mentre ti lascio, oh figlia", K 513 Sebaste (d'après Temistocle, texte de Métastase) ; récitatif "Cosi dunque tradisci", air "Aspri rimorsi atroci", K 432 (421a) Air "Per questa bella mano", K 612
Ildebrando d'Arcangelo, baryton-basse
Orchestra del Teatro Reggio di Torino Direction Gianandrea Noseda
60'42, Deutsche Grammophon, 2011.
"Deh, vieni alla finestra"
Avec ce parti pris en rupture avec nos habitudes musicales, ce récital revisite les rôles masculins du répertoire mozartien. Le résultat en est d'une grande qualité musicale, même si (et nous y reviendrons) la crédibilité est très variable d'un rôle à l'autre, voire d'un air à l'autre. Au chapitre de l'exécution, soulignons une diction parfaite, y compris dans les tourbillons les plus emportés, une ligne de chant bien en phase avec l'orchestre (on veut bien croire d'Arcangelo lorsqu'il déclare avoir enregistré avec son orchestre préféré), une formation dynamique aux accents bien marqués sous la baguette incisive de Gianandrea Noseda. Louons aussi le choix des morceaux, qui inclut des airs de concert rarement enregistrés (ou chantés), et une étonnante "redécouverte" (due au musicologue Francesco Lora) du récitatif précédent le "Non piu andrai", qui rompt avec celui que nous connaissons (même si son attribution à Mozart et son emplacement exact demeurent contestés). Commençons par les airs et les rôles les plus célèbres. Le Leporello de l'air du catalogue ouvre le récital, et pose d'emblée la couleur vocale, un peu sombre pour le rôle, mais flamboyant avec bonheur sur le final. Le Don Juan de la canzonetta "Deh, vieni a la finestra" a probablement trop de projection pour séduire une jeune fille, fût-elle une paysanne ; sa voix puissante a un peu tendance à écraser de sa présence le délicat accompagnement à la mandoline de Dora Filippone. En revanche, quel bonheur d'entendre le séducteur viril et jouisseur entamer sur un rythme échevelé l'air du champagne ("Fin ch'han del vino"), emporté dans un tourbillon de bulles grisantes ! Le Figaro des Noces appelle les mêmes impressions mitigées sur l'adéquation du timbre à la situation des personnages. On peine à imaginer le jeune marié lorsqu'on entend monter la rage sourde du "Se vuol ballare", malgré la vertigineuse descente sur le "Sapro !", exécutée magistralement. De même le "Non piu andrai" correspond plus au discours moralisateur d'un père ou d'un oncle qu'à la moquerie incisive d'un rival... On retrouve cependant avec plaisir un Figaro philosophe et désabusé au IVème acte, pour le "Tutto è disposto...Aprite un po' quegli occhi", à l'énumération irréprochable des épithètes collées à la gent féminine. La réussite la plus incontestable de d'Arcangelo dans les Noces demeure toutefois l'air du Comte, qui clôt le récital : la colère de l'amant berné monte comme jamais dans un "Hai già vinta la causa" aux accents dramatiques d'un expressionnisme marqué, puis éclate, terrible ("Vedro !") pour se fondre finalement dans un ornement où la projection parfaitement maîtrisée du baryton-basse fait merveille, et dont le souvenir résonne longuement à notre ouïe comblée... Pour terminer le panorama des opéras de Da Ponte, si le Guglielmo du "Rivolgete a lui lo sgardo" paraît un peu emporté pour la délicate amosphère musicale de Cosi, le "Donne mie, lo fate a tanti" à la mysoginie appuyée est un vrai moment de bonheur, avec là aussi un final très réussi. Parmi les airs de concert, relevons les profondeurs caverneuses du "Alcandro, lo confesso", d'une noirceur stupéfiante, ou le "Cosi dunque tradisci", à l'expressionnisme dramatique très appuyé, qui témoignent tous deux d'une étendue impressionnante du timbre envoûtant du baryton-basse. En définitive, l'illustration (sur la pochette) d'un d'Arcangelo au regard de jais, ceinturé d'une chemise noire et moulé dans son jeans jusqu'aux rangers étroitement lacées, préfigure assez justement cette voix expressive et virile qui se coule avec rigueur dans la ligne de chant mozartienne...
Technique : prise de son claire et dynamique.
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Affichage minimum recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
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