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mise à jour 20 janvier 2014
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Genre : opéra Claudio MONTEVERDI (1567-1643) Il Combattimento di Tancredi e Clorinda (1624) Alexandre GOEHR (1932-) Paraphase sur le madrigal "Il Combattimento di Tancredi e Clorinda" de Monteverdi (1969)
Paolo QUAGLIATI (c. 1555- 1628) Carro di fedeltà d'amore (1611)
Adriana Fernandez (Clorinde) ; Furio Zanassi (Testo) : Juan Sancho (Tancrède)
Jean-François Verdier (clarinette) Les Sacqueboutiers [de Toulouse] : Jean-Pierre Canihac, Marie Garnier Marzullo (cornets à bouquin) ; Daniel Lassalle (sacqueboute ténor) ; Sylvain Delvaux (sacqueboute basse) ; Christine Payeux (viole de gambe) ; Matthias Spaeter (archiluth, chitaronne) ; Yasuko Bouvard (orgue, clavecin) 62'39, Flora, enr. 2009
Un curieux assemblage
Avant de nous faire basculer brutalement de l'éther de Monteverdi à l'obscurantisme contemporain, les Sacqueboutiers [de Toulouse] nous convient à un combat de premier ordre : celui du chevalier chrétien Tancrède et de la farouche guerrière et païenne Clorinde dont il est épris. Tous deux se retrouvent pour une joute nocturne alors que Clorinde masque son identité sous son armure. Sacqueboutes et cornets annoncent l'imminence du combat, installant une atmosphère à la fois solennelle et mystérieuse teintée de tragique. Une cavalcade se fait entendre, les deux adversaires s'observent, se contournent. Voici quelques-uns d'une multitude d'éléments que l'enregistrement discographique ne peut nous apporter visuellement ; mais Monteverdi a su génialement retranscrire par des effets rythmiques réalistes toutes les figures martiales constitutives d'un combat, des entrechocs des épées aux halètements des belligérants. L'action se déroule petit à petit au fil des stances del Testo ; Furio Zanassi campe un récitant sensible et passionné dont la voix à la chaleur généreuse épouse parfaitement les affetti que suggère le texte. Mais il y a en réalité un second narrateur : l'ensemble instrumental tisse autour de la prosodie – dont il se fait l'écho - une chape chamarrée et apporte ainsi une nouvelle dimension à l'action en la rendant plus présente et vivace. Les deux combattants n'interviennent que de courts instants : Adrianna Fernandez incarne une Clorinde plus fragile et moins pugnace que Salomé Haller dans la version de René Jacobs (Harmonia Mundi, 2002) mais sa voix aux hauteurs lumineuses confère au "S'apre il ciel: io vade in pace" une dimension déjà angélique, concluant le Combattimento par une apothéose. Le petit opéra de Paolo Quagliati nous donne le temps d'apprécier l'ornementation facile et légère de la soprano qui se glisse à la fois dans le rôle d'un Amour bienveillant et dans celui de la Renommée. L'Apollon de Juan Sanchon devient amant tendre et languissant ; son chant clair et mélodieux est porteur de cette grande simplicité amoureuse qui rend son discours suave charmant à l'oreille. Par cette interprétation intimiste du célèbre Combat de Tancrède, les Sacqueboutiers en petit effectif ont su restituer à merveille l'ingéniosité et la fantaisie rythmique du Crémonais mais l'on regrette que le charme peu à peu tisser se rompe brutalement par la pièce de Goehr, bien que celle-ci soit fort bien interprétée.
Technique : son assez diffus manquant d'une certaine homogénéité.
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Affichage minimum recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
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