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mise à jour 20 janvier 2014
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Genre : musique de chambre Marin MARAIS (1656-1728) L'Ange Marais Première suite à trois violes en ré majeur, Tombeau pour Monsieur de Lully, Deuxième suite à trois violes en sol majeur.
Wieland Kuijken Les Voix Humaines : Susie Napper, Margaret Little (basses de viole), Nigel North (théorbe), Eric Milnes (clavecin).
61’, ATMA, Intégral Distribution, 2006.
"Marais jouait comme un ange” — Hubert le Blanc
Notre but n’étant pas non plus de débattre sur la pertinence d’un titre aux dépens de tel ou tel autre, nous ne nous y attarderons pas plus avant, vous laissant seuls et vrais juges en la matière, et nous concentrant d’avantage sur ce qui nous concerne tout de même plus, à savoir la musique et ses beautés. Les Voix Humaines qui nous avaient déjà régalé bien plus d’une fois, non seulement avec leurs enregistrements des pièces de viole de Monsieur de Sainte-Colombe, mais aussi celui, entre autres, de pièces de Tobias Hume (Naxos), se font ici rejoindre par Wieland Kuijken en personne — en plus d’un clavecin et d’un théorbe pour le continuo. Ici, la rencontre est réussie auréolée de l'habituelle harmonie de l’ensemble, qui accueille avec complicité ses invités. Dès le Prélude de la première Suite, on sent immédiatement une forte énergie, alors que les trois violes s’entraînent mutuellement, que ce soient les deux voix du dessus où le son rond de la viole du continuo insuffle aux autres timbres une ampleur que leur partie subtile, douce et légère n’aurait autrement pas (Gavotte et Gigue de la première suite). Les ornements — sur lesquels le texte du livret s'attarde avec gourmandise — sont légers et naturels, s'épanchant dans une continuité permanente avec la mélodie. Ils ajoutent une sorte de tension agréable, apporte du liant et de la cohésion, comme dans la Sarabande de la deuxième suite, tout en parfaite suavité, rondeur, douceur, surnageant sur une ligne qui avance et ondule, les trois parties se croisant, s’entre-croisant et conversant avec grâce et élégance. Quant au continuo non-violistique, retenons surtout le théorbe de Nigel North d’une largeur, d’une générosité, et d’une dynamique présence, avec des cordes qui claquent bien (Sarabande et gavotte et l’allemande très énergique, de la première suite), s'harmonisant avec la vitalité générale, et particulièrement avec celle de la viole continuiste, leurs deux sons s’harmonisant avec souplesse. Un son bien présent, très chaleureux et sans aucune molesse aucune caractérise ce petit monde agile et réjoui. Enfin, pour finir, on s'attardera sur le mélancolique Tombeau de Monsieur de Lully, moelleux comme un tombeau de plume, évitant l'écueil d'une tristesse excessive et flagorneuse, toujours en retenue — il y a toujours un soupir permanent, même quand la première viole va monter dans des aigus presqu’hors-frètes, une larme qui se retient de tomber.
Technique : prise riche et agréable, peut-être un tout petit peu trop centrée sur les violes, puisqu’elle occulte un peu trop le clavecin.
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Affichage minimum recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
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