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mise à jour 20 janvier 2014
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Genre : opéra Jean-Baptiste LULLY (1632-1687) Alceste Jean Philippe Lafont (Alcide), Colette Alliot-Lugaz (Alceste), Howard Crook (Admète), Sophie Martin-Degor (Céphise/La Gloire), Gilles Ragon (Lychas), Jean François Gardeil (Straton), François Loup (Lycomède/Pluton)... Ensemble Vocal Sagittarius, La Grande Ecurie et la Chambre du Roy, Direction Jean Claude Malgoire. 3 CDs, Astrée, 1994.
"Alceste ne vient point et nous devons l'attendre" (Acte II scène 1)
La réalisation de Malgoire est louable à plus d'un titre : en premier lieu, le chef est depuis longtemps un familier de l'œuvre dont il a déjà enregistré une quasi-intégrale vingt ans auparavant (1975). C'est donc en territoire connu voire conquis que s'aventure La Grande Ecurie et la Chambre du Roy, pourvue d'un effectif impressionnant et conforme à la réalité de l'exécution lullyste. De plus, le "son français", singulier dosage de bassons et hautbois dominés par les cordes, est parfaitement rendu. Dans la scène infernale, les trompettes se glissent délicatement derrière les violons, loin de leurs excès guerriers du second acte. La diversité de situations appelle celle des climats. Là encore, l'orchestre coloré et énergique excelle à peindre les tableaux. Les danses sont particulièrement bien jouées, souvent accompagnées de percussions qui accentuent leur caractère fonctionnel. Le véritable problème vient lorsque la faiblesse du livret, pourtant très drôle, est accentué par celle des chanteurs : Collette Alliot-Lugaz est catastrophique en Alceste et devrait être proscrite d'un répertoire qui visiblement n'est pas le sien. Voix de tête stridente et sifflante, lourdeur du chant, articulations du récitatif lullyste incomprises... Brisons là la litanie de l'échec. Sophie Martin Degor semble également peu à l'aise et manque de naturel et de fluidité. Sa prestation est cependant sauvée par ses talents de comédienne et son incarnation de l'inconstante Céphise est pleine de vie. Gilles Ragon, Howard Crook et François Loup sont parfaits dans leurs rôles respectifs. On pourra leur reprocher une certaine froideur pompeuse très "courtisan versaillais" mais n'est-ce pas là ce que l'on attend d'un héros ou d'un Roi ? Jean François Gardeil est admirable en amant trompé et ses colères de pacotille en feront sourire plus d'un. Les chœurs sont corrects mais la prise de son brouillonne ne permet pas de bien juger des divers pupitres. En conclusion, cet Alceste, seule "tragi-comédie lyrique" de Lully vaut le détour pour l'indéniable souffle que Jean-Claude Malgoire insuffle de bout en bout à son équipe. Les situations sont peu vraisemblables, l'action digne d'un mauvais roman feuilleton et certains chanteurs donnent l'impression d'avoir été soudainement "parachutés". Qu'importe, on trouve un plaisir immense à goûter cette sorte de labyrinthe excentrique et outré. Alceste, c'est cent tragédies lyriques en une, un bouillonnement d'idées d'où l'auditeur ne ressortira pas indifférent.
Technique : Enregistrement live de très médiocre qualité. Nuisances sonores nombreuses (spectateurs qui toussent, pas des chanteurs sur la scène, bruitages des machineries pendant les passages instrumentaux).
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Affichage minimum recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
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