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mise à jour 20 janvier 2014
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Genre : musique de chambre Elisabeth JACQUET DE LA GUERRE (1665-1729)
Sonates pour violon, viole obligée et basse-continue
Suonata 1ma en la mineur, 2da en la mineur (ms. Vm7-1111 Paris BnF) Suonata I en ré mineur, III en fa majeur, IV en sol majeur (1707) Jacques Morel : Pièces de viole (Prélude, Le Folet) François Couperin : Les Sylvains (transcription pour théorbe par Robert de Visée, ms. Vaudry de Saizenay)
La Rêveuse : Stéphan Dudermel, violon Florence Bolton, basse de viole Bertrand Cuiller, clavecin et orgue Emmanuel Mandrin, orgue Benjamin Perrot, théorbe, guitare baroque et direction
66'23, Mirare, 2010.
"Le rêve est la preuve qu'imaginer, rêver ce qui n'a pas été, est l'un des plus profonds besoins de l'homme." (Milan Kundera, L'insoutenable légèreté de l'être)
L’ensemble au nom maraisien a choisi deux sonates inédites d’un manuscrit conservé à la Bibliothèque nationale, et trois du recueil publié en 1707 ; toutes ces Sonate ou Suonate (car le titre figure, symptômatiquement, toujours en italien ; Couperin aurait voulu qu’on die Sonade) allient au violon et à la basse continue la viole « obligée », qui tient une partie à part (bien qu’elle se mêle parfois au continuo) ; mélange des goûts français et italien, où les mouvements vifs remplis, on voudrait dire « de vocalises » côtoient gavotte et sarabande, enchaînement rapide de climats divers, passant avec aisance d’une humeur à l’autre, voilà ce que sont ces sonates. La Rêveuse s’acquitte avec brio de la tâche qui lui échoit de les faire revivre. C’est avant tout une qualité de son, une plénitude, qui emporte l’auditeur dès les premiers accords, et ce en particulier grâce à un continuo varié sans excès, discrets sans être absent, toujours secondant les voix principales. Le plus exposé est, au violon, Stephan Dudermel, dont le phrasé ample et donne aux phrases même les plus simples un souffle et une tenue. Certes, on regrettera parfois le manque de netteté de certains ornements, et dans l’ensemble la discrétion de l’ornementation. La viole de Florence Bolton reste souvent un peu en retrait, mais fort heureusement de fort belles phrases lui sont confiées (par exemple l’adagio central de la Sonate en ré mineur) ; par ailleurs, elle nous offre deux pièces de Jacques Morel, violiste peu connu, élève de Marais qui ne publia guère qu’un livre de pièces de viole, mais qui gagnerait à être plus souvent entendu. On retrouve toujours sous son archet une grande simplicité, un son franc, peut-être même un peu trop sec parfois, et un jeu sans affectation. Dans l’ensemble, voici un programme grave sans pesanteur, volubile sans être bavard, parfois distant, mais toujours expressif, dramatique dans la sarabande de la sonate 2 en la mineur, léger immédiatement après, triste, tendre et retenu dans le Grave initial de la sonate en ré mineur, d’une tendresse plus joyeuse dans la section médiane de l’aria de la même sonate. Un disque hautement recommandable à quiconque prétend apprécier les goûts réunis.
Technique : captation de son ample et généreuse, avec des timbres agréablement rendus.
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Affichage minimum recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
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