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20 janvier 2014

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Genre : musique de chambre

"Italy versus France"

Jean-Baptiste Lully, Ouverture and chaconne from Le bourgeois gentilhomme

Jean Henry d’Anglebert, Tombeau de M. de Chambonniîres

Jean-Fery Rebel, Tombeau de M. de Lully

Robert de Visée, Prélude and musette

Georg Muffat ‘Blanditiae’ from Florilegium secundum in E minor

Arcangelo Corelli, Trio sonata, op. 2, no. 12

François Couperin, Apothéose de Corelli: Grande sonade en trio

Bernardo Pasquini, Toccata in A minor

Georg Muffat, Armonico tributo: sonata II in G minor

 

The Bach Players :

Nicolette Moonen violin / narration

Rachel Isserlis violin / violetta

Foskien Kooistra viola

Rachel Stott tenor viola

Kinga Gáborjáni basse de violon / viola da gamba

Silas Wollston harpsichord

Jakob Lindberg theorbo

 

78’52, Hyphen Press Music 004, 2011

Ouverture du Bourgeois gentilhomme

Une douce querelle

Pour leur 4ème disque, les Bach Players dérogent au nom de leur ensemble, et décident de recréer un aimable face à face entre musique instrumentale française et italienne, permettant à l’auditeur de juger sur pièces des fameuses polémiques qui émaillèrent la fin du XVIIème et le début du XVIIIème siècle sur la supériorité de l’un ou l’autre style musical (cf. notre dossier sur le sujet). Les pièces choisies, aux effectifs chambristes, demeurent intimistes et les musiciens ont choisi de mettre l’accent sur les entrelacs mélodiques et une douceur sensuelle et caressante, due au timbre velouté quoique grainé des cordes et à des articulations tendres et fluides. Il se dégage donc de l’intégralité du disque une atmosphère de boudoir élégant, sans superficialité, nimbé d’une extrême délicatesse, d’une fragilité heureuse. Ainsi, l’Ouverture du Bourgeois évite sciemment toute pompe majestueuse et trouve presque des accents dansants, tandis que le spleen désespéré des Tombeaux de M. Chambonnière ou de M. de Lully penchent plus vers la sérénité que vers la noire déploration. De même, la musette de Robert de Visée n’insiste pas sur le caractère champêtre ou rustique de la danse, et adopte un ton résolument curial et raffiné, qu’on retrouve tout au long de la Sonate de Couperin, ample et équilibrée.

Il n’y a guère de changement de perspective ou d’approche en ce qui concerne les pièces italiennes, baignées de la lumière dorée d’un Guardi, et auxquelles on ne saurait reprocher leurs sautes d’humeurs ou virtuosité farouche. Là-encore, la fine retenue des Bach Players confère à la sonate en trio de Corelli une aisance naturelle et un contrepoint lisible, tandis que les œuvres de Muffat (élève de Lully) bénéficient d’un traitement proche de notre côté des Alpes.

On louera l’équilibre des parties, la précision et la transparence des voix, la qualité du continuo (notamment le théorbe de Jakob Lindberg). Cependant, la cohérence et l’application des artistes a un revers : une insuffisante théâtralisation du caractère de chaque pièce, et des "goûts réunis" que n’aurait pas renié Couperin tant les différences entre les styles français et italiens sont peu marquées. Un peu plus de contrastes dans les tempi, des temps forts plus marqués, et des passages vifs plus énergiques voire brutaux auraient apporté davantage de relief à cette réalisation d’une noblesse moelleuse et alanguie qui passe comme un agréable souffle de brise printanière.

Sébastien Holzbauer

Technique : captation équilibrée et avec de beaux timbres.

 

 

 

Affichage minimum recommandé : 1280 x 800

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