Rechercher
- Newsletter
-
Qui sommes-nous ?
-
Espace Presse - FAQ
-
Contacts -
Liens
- |
mise à jour 20 janvier 2014
| Genre : récital "In Paradiso"
Vana bergamasca
Raquel Andueza, soprano Jesús Fernández Baena, théorbe
Anima e Corpo, 2012.
Follia del Mondo
Mais le chant troublant, presque sauvage, de la belle Raquel charme et envoûte. Au-delà de la candeur du "Vana Bergamesca" anonyme, innocent et doux, on reste ébahi devant le "S'io mio parto" de Mazzochi sur basse - très - obstinée, viscéral et puissant, d'une théâtralité à la fois échevelée et résignée, aux syllabes jetées avec violence. Cette mélancolie hypnotique est présente à travers toutes les pièces, imprimant une unité émotionnelle et affective à des pièces religieuses qui partagent une construction cyclique sur ostinato, de la chanson au lamento dont la clarté mélodique est exaltée par un accompagnement complice et souple. Ainsi, le théorbe ductile et perlé de Jesús Fernández Baena confère à certaines pièces une climat plus intime qu'à l'accoutumée ("Pianto della Maddona" de Sances ou "Lamento della Maddalena" de Monteverdi par exemple) et accentue l'impression de proximité de l'auditeur avec ce cri de foi d'une force dérangeante, un dévoilement trop abrupt, faisant fi de toute bienséance. On a déjà mentionné l'investissement total de la soprano, sa sincérité et ses prises de risque, n'hésitant pas à livrer des interprétations d'une sensualité brute qui chez d'autres auraient fini au rebus d'une salle de montage. Il faut y ajouter la poésie immédiate et rugueuse de l'ensemble, l'engouement irrésistible des basses obstinées qui ancrent dans un sol meuble et lumineux les arabesques de la belle ("S'io mio parto"), les petits riens ("Madre, non mi far monacoi" version italienne d' "une Jeune Fillette" avec des respirations et un phrasé parfois pas très catholiques et des ornements trop extravertis), les moments d'apesanteur attendus (ample et généreux "Stabat Mater" de Sances d'une rugosité transperçante, très loin de la pureté cristalline également extraordinaire d'une Maria-Cristina Kiehr) et inattendus (la "Cantate spirituale" de Ferrari, ultime), le pouvoir évocateur et éloquent de ce qui s'apparente à une confession. Coup de cœur, assurément.
© Anima e Corpo
Technique : captation nette et équilibrée, très chaleureuse et proche de la soprano.
|
Affichage minimum recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
|