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mise à jour 20 janvier 2014
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Genre : musique religieuse Joseph HAYDN (1732-1809)
Te Deum für die Kaiserin Marie Therese Hob. XXIIIc:2
Georg Joseph Abbé VOGLER (1749-1814)
Grosses Requiem Es-Dur
Roswitha Schmelzl (soprano), Dominika Hirschler (alto), Michael Mogl (ténor), Wolf Matthias Friedrich (basse)
Neue Hofkapelle München Orpheus Chor München
Direction Gerd Guglhör
66'36, Oehms Classics, 2009
"Ne confondez pas le sombre avec l'obscur. L'obscur accepte l'idée de
bonheur ; le sombre accepte l'idée de grandeur" (Victor Hugo)
C'est ce même reproche que l'on fera au très beau Requiem de Vogler, que nous connaissions déjà par une autre interprétation honnête (Arte Nova, 1999). Cette œuvre complexe et audacieuse, tant dans ses chromatismes que dans ses couleurs instrumentales, d'un lyrisme noble post-classique, fut interprétée pour les funérailles d'Haydn en 1809. La ferveur sombre, intense, douloureuse du chœur introductif laisse ça et là entrevoir quelques aigus, éclaircies dans un ciel lourd et couvert, ravagé par les cuivres, encerclé par les arpèges des cordes et bois du "Te decet hymnus". L'atmosphère uniformément pesante et crépusculaire, la violence inouïe du "Dies irae" déchaîné et brut - avec une Neue Hofkapelle München sèche et dure - établissent un climat désespéré, d'une noirceur indicible que confirme un "Mors stupebit" redoutable.
Puis viennent les voix féminines et les flûtes de l' "Ingemisco" puis les courbes gracieuses des cordes qui sous-tendent le "Domine Jesu Christe" généreux et reposé. Et la lumière chasse l'orage. Le "Sanctus" énergique et optimiste, presque profane, l' "Agnus Dei" tendre avec son solo de violoncelle, le "Libera me" menaçant et tendu confirment le talent de l'Abbé Vogler, qui enjambe les styles et les climats avec témérité.
Pourtant, comme nous le signalions précédemment, la fière baguette de Gulghör, trop peu nuancée, uniquement soucieuse de grandeur monumentale, à la force grandiose et monolithique, frappe par sa puissance mais livre une vision réductrice, et peu empreinte de recueillement. On aurait aimé plus de soin apporté aux timbres hors les cuivres, plus de lyrisme dans "l'Offertorium", des solistes plus inspirés dans leurs soli. En l'état, cette parution bienvenue témoigne avec éclat du génie de Vogler, en attendant une version plus nuancée et plus liturgique de ce Requiem souvent comparé par les connaisseurs à celui de Mozart, pour son évocatrice présence.
Technique : prise de son ample et réverbérée.
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Affichage minimum recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
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