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mise à jour 20 janvier 2014
| Genre : musique de chambre "Quartetti Fugati" Joseph HAYDN (1732-1809)
Quatuor Op 20 n°5 Hob III/35 en la mineur Quatuor Op 20 n°2 Hob III/32 en do Majeur
J.G. Albrechtsberger (1736-1809) Adagio en ré mineur et fugue en ré majeur op 24 n°4 Adagio et fugue op 21 n°4 do mineur
Wolfgang Amadeus MOZART (1756-1791) Fugues KV 405
Gregor WERNER (1693-1766) Fugue en ré mineur
Quatuor Rincontro : Pablo Valetti, David Plantier (violons), Patricia Gagno (alto), Petr Skalka (violoncelle)
70', Zig Zag Territoires, juin 2009.
La grâce de l’ineffable !
Tous les compositeurs dont les œuvres ont été ici retenues par le Quatuor Rincontro ont en commun un homme : Gottfried van Swieten. Le livret en explique avec intelligence tous les liens, si bien que l'on peut aisément imaginer à l'écoute de ce programme une soirée musicale chez ce diplomate et fin lettré qui fréquenta de très près tous les musiciens viennois de son époque. C’est lui d’ailleurs qui demanda à Mozart de réadapter les œuvres de Bach, d’où la fugue KV 405 qui fait partie de ces retranscriptions et dont une lecture musicale nous est ici offerte.
Deux quatuors de l’Opus 20 dans lesquels les mouvements conclusifs sont des fugues, ouvrent et concluent ce CD. Ils figurent parmi les premiers chefs-d’œuvre de Haydn pour cette formation dont il est le maître incontesté. Composé durant la période du Sturm und Drang en 1772, leurs nuances, leur infinie délicatesse évoquent cet art de la conversation intime si caractéristique de cette époque. Deux fugues de Gregor Joseph Werner qui fut le supérieur de Haydn à son arrivée à la cour du Prince Paul Esterházy nous sont proposées. Les deux hommes ne s’entendirent pas, mais c’est pourtant à Haydn que Werner doit la publication de ses fugues en quatuor. Enfin, Albrechtberger ami de Haydn vient compléter le programme de ce quatuor fugueur. Maître incontesté pour son savoir-faire contrapuntique dans les quatuors, il demande aux interprètes de ses fugues une maîtrise absolue et un équilibre sans faille.
Et cet équilibre les musiciens virtuoses du Quatuor Rincontro le possèdent, mettant en lumière toutes les subtilités de ce temps de la fugue. Leur dialogue est à la fois élégant et charmeur : les musiciens s’interpellent, se répondent, relancent la conversation en des phrases dont la complexité devient pour eux un jeu. Il émane de chacun des membres du Quatuor Rincontro un goût de la complicité et du défi, à la hauteur des difficultés que leur imposent ces œuvres dont ils nous offrent une lecture à la délicate somptuosité, évoquant les tourments de la nostalgie, nous charmant et nous séduisant par ce sens de l’écoute, de l’attention à l’autre. L’archet devient plume, et nous interroge sur la vanité de ces instants, il crée des miroitements par des traits de lumière fugaces et éblouissants. Bouleversant par son extrême délicatesse et musicalité, la Quatuor Rincontro fait de l’Adagio du Quatuor Op n°5 HOB III/35, un instant d’éternité. Et Pablo Valetti, David Plantier, Patricia Gagnon, Petr Skalka sont parvenus à insuffler à leurs instruments anciens plus qu’une âme : une vie, éternelle et vagabonde, sensuelle et mortelle.
Technique : d’une délicate clarté, les 4 instruments sont de manière égale et avec beaucoup de souplesse mis en valeur.
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Affichage minimum recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
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