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mise à jour 20 janvier 2014
| Genre : musique religieuse Jean GILLES (1668-1705) Messe en ré Te Deum
Vincent Lièvre-Picard (haute-contre) Jean-François Novelli (taille) Alain Buet (basse)
Cécile Dibon-Lafarge, dessus - Cyrille Gautreau & Christophe Sam, basses
Direction Jean-Marc Andrieu
78', Ligia Digital, 2012.
Aix vaut bien une messe !
La Messe en ré, non datée mais qui pourrait remonter aux vertes années aixoises du compositeur, annonce par de nombreux traits le futur Requiem. Il s'agit d'une oeuvre fastueuse avec simphonie, écrite à cinq parties, où le chef nous a semblé plus inspiré que pour le Te Deum : la fluidité de l'ensemble, l'évidence naturelle des articulations, la fraîcheur chantante et - oserait-on dire - méridionale de la lecture, les changements multiples de climats, contribuent à la réussite exemplaire de cette restitution (restitution notamment du fait des parties intermédiaires manquantes reconstituées) à la fois majestueuse et éloquente. Deux "Kyrie" à l'écriture diaphane, d'une noble franchise, encadrent un "Christe eleison" à trois voix d'hommes, rompant avec la pompe précédente, plongée subite et brève dans l'univers du petit motet qui n'est pas sans rappeler certains procédés lullystes (le "Dignare domine" du Te Deum) avant le second "Kyrie eleison", à la force impétueuse. De même, le très mélodique "Et in terra pax" théâtral à souhait de Vincent Lièvre-Picard, démontrant une grande maîtrise de la prosodie, parvient à un équilibre entre le carcan cérémoniel du grand motet et l'inventivité expressive de l'Italie. Le "Qui tollis" permet à Jean-François Novelli, après une ritournelle enveloppante et suggestive, de faire valoir son timbre grainé, une émission précise et un art consommé du phrasé pour ce passage délicatement ciselé. Le "Crucifixus", qui appelle encore un effectif de trois voix d'hommes, s'avère d'une force douloureuse, presque excessive, moment d'abandon des sens qu'un "Et resurrexit" très versaillais clôt avec une virtuosité fastueuse. La Messe se clôt sur un "Agnus Dei" touchant et généreux, où l'orchestre, épanoui, accompagne avec moelleux les arabesques aériennes du haute-contre à la sérénité de chérubin auxquelles répond un chœur plein de compassion gracieuse. S'il s'agit bien d'une œuvre de jeunesse, ce coup d'essai, à la sincérité émouvante et fière, est un coup interprété d'une main de maître, et qui a toute sa place parmi le panthéon des Campra et des Desmarest.
Technique : captation chaleureuse et aérée.
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Affichage minimum recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
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