Rechercher
- Newsletter
-
Qui sommes-nous ?
-
Espace Presse - FAQ
-
Contacts -
Liens
- |
mise à jour 20 janvier 2014
|
Genre : musique pour orchestre Francesco GEMINIANI (1687-1762) Six Concerti grossi, opus 3
The Academy of Ancient Music, dir. Christopher Hogwood
Decca, collection l'Oiseau-Lyre, enr. 1977, réed. 2008
Douceur italienne dans les brumes londoniennes
Certes, à première vue, le rendu paraît paradoxalement un peu égal, moins tintinnabulant qu’il l’eût été avec des instruments modernes. Alors même que les détracteurs des interprétations sur instruments d’époque reprochaient les problèmes de justesse et la verdeur desdits instruments, Hogwood démontrait que le baroque HIP ("historical informed performance") pouvait être synonyme de douceur moelleuse. La virtuosité des interprètes de The Academy of Ancient Music se révèle dans leur facilité à se jouer des défis posés par les cordes en boyau ou les archets plus courts : un timbre moins spectaculairement extraverti, des sonorités plus perlées, un jeu moins bondissant aux nuances plus subtiles, une direction moins autoritaire, d’un raffinement classieux qui témoigne du soin méticuleux de Christopher Hogwood à renouer avec la musique de Francesco Geminiani. C’est la grâce et la légèreté italiennes qui se dégagent de cette série de concertos, mais d’une Italie contemplée depuis les bords de la Tamise, ce qui donne peut-être à l’ensemble cette nuance so british de flegme souriante et contemplative. Les staccatos ne sont que très modérément trépidants (du reste, en Albion, l’on ne trépide pas), les vivaces restent emprunts de retenue, et les allegros, ma foi... les allegros ne se différencient que peu, à première écoute, du moins, des autres mouvements de chaque concerto. A noter cependant, le second mouvement (allegro) du Concerto grosso No.1 in D major se distingue par son allant joyeux et vif, caractère que, il faut l’avouer, on ne retrouve plus ensuite. Point non plus de langueurs un peu sensuelles et toute méditerranéennes qui charment chez d’autres compositeurs italiens, tels Vivaldi ou Albinoni : de la retenue, encore de la retenue, semble être le leit-motiv du compositeur qui sut charmer le public londonien, revenu au calme après des années d’échauffements révolutionnaires. Mais assez joué les froggies moqueurs : apprécions la délicatesse harmonieuse des pièces de Geminiani ; reconnaissons le mérite défricheur de Hogwood d’avoir tenu à rendre à ces œuvres leur caractère originel ; et applaudissons les prouesses techniques des interprètes, sages pionniers en matière de restitution orchestrale sur instruments d’époque.
Technique : prise de son nette et précise
|
Affichage minimum recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
|