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mise à jour 20 janvier 2014
| Genre : musique vocale John Dowland (1563-1626) Mistress Elizabeth Davenant, her Songes Lute Songs d'un manuscrit d'Oxford de 1624
Anonymous : Heare my prayer O God Rebecca Ockenden, soprano Sofie Vanden Eynde, luth 68'36, Ramée / Outhere, 2011.
"Shall I weepe or shall I singe?"
"Oxford, Christ Church Library, MS. Mus. 87". Derrière cette énigmatique cote se cache le manuscrit de la fille du Maire d'Oxford, compilation de chants tant profanes que sacrés et de pièces pour luth soigneusement notées par une main inconnue n'hésitant pas à préciser les ornementations. L'enregistrement dévoile beaucoup d'anonymes, ainsi que des morceaux de Robert Johnson, et un peu de Campion ou de Lawes... La lecture que proposent Rebecca Ockenden et Sofie Vanden Eynde se révèle d'une discrétion charmante et ciselée, qui confine hélas à la timidité, en dépit d'une transparence ouatée extrêmement poétique. A l'image de ce gant blanc d'époque sur fond immaculé qui décore le digipack soigné, les pages du manuscrit s'enchaînent avec tendresse et sensibilité, portées par le timbre diaphane, pur et droit de Rebecca Ockenden, mais ne s'envolent pas. La soprano fait montre d'émission sans vibrato, le son tenu dans un souffle, caressant la mélodie avec candeur sans se soucier de faire éclore avec gourmandise les sonorités des mots ou d'insuffler chaleur et vie aux voyelles. A l'image de ce gant blanc d'époque, ce chant de cygne immaculé, d'une douceur alanguie, fragile, détachée voire crépusculaire offre ça et là des moments de suspension évocateurs - presque magiques - tels le "Dropp drop goulden showrs" ou le "sleepe sleep though greife torment my body". En revanche, les pièces plus joyeuses, ironiques ou charnelles sont seulement effleurées pudiquement : la gouaille jouissive du "Come you prettie false eyd wanton" accompagné avec grâce par Sofie Vanden Eynde s'évanouit au profit d'un chant trop statique et - pour une fois - trop maniéré ; les délices du "Have you seene the white lilly grow" disparaissent dans un horizon éthéré. Plus généralement, les tempi trop uniformes, l'absence de contrastes, la délicatesse ciselée de l'ensemble finissent par rendre l'écoute monotone, malgré les qualités des artistes, et l'on espère, souvent en vain, quelques emportements, rappelant que cette Elizabeth Davenant n'était pas de marbre.
Technique : prise de son équilibrée, un peu lointaine et voilée.
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Affichage minimum recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
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