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20 janvier 2014

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Genre : musique de chambre
Francesco Corbetta (1615-1681)
A guitarist from Pavia
across Europe
Francesco
Corbetta (1615-1681) : Mantovana (1639), Sinfonia (1643), Folia (1643), Sinfonia
2 (1643), Passacaglia sopra D (1643), Spagnoletto (1639), Preludio al quinto
tuono (1648), Almanda, Sarabanda, Sarabanda, Chiacona, Gavotte aymée du Duc de
Monmouth (1671), Allemanda del 5.to un tuon piu Alto (1643), Sua Corrente,
Sarabanda, Passacaglia sopra C (1643), Sarabanda – Tombeau de Madame (1671),
Prelude en C sol ut fa b mol (1671), Sarabande – Tombeau de Madame, Passacaille,
Caprice de Chaconne, Allemande chérie du Duc d’York (1671), Trompette Tambour de
France et de Suisse sur la prise de Mastricht (1674), Autre Chaconne (1671),
Folie, Allemande aymée du Roy (1671).
Robert de
Visée (ca. 1650-1725) : Allemande grave – Tombeau de Mr Corbet (1682).
Ensemble
La Ghirlanda Musicale : Ugo Nastrucci, guitare baroque, Massimo Lonardi,
archiluth, Giangiacomo Pinardi, guitare baroque, Michele Pasotti, guitare
baroque, Anna Simboli, soprano, Monica Piccinini, soprano, Matteo Bellotto,
basse.
73’21, Dynamic, enr.
2004.

Quintessence de la guitare baroque
Avec l’Italien Francesco Corbetta nous avons
véritablement affaire avec un Maître de musique tel qu’en produisit le XVIIème
siècle. Musicien virtuose, il parcourut l’Europe se produisant dans toutes les
cours importantes. Compositeur prolixe, il légua à la postérité cinq livres de
musique (1639, 1643, 1648, 1671, 1674) traçant la voie d’un répertoire destiné à
la guitare baroque bien distinct de celui du luth. Professeur influent, il
assura la transmission de sa virtuosité à plusieurs autres guitaristes destinés
eux aussi à la postérité, tel Robert de Visée.
Avec le présent album, la guitare baroque est à l’honneur
avec un choix de compositions équilibrées, mais presque minimalistes (sans être
ternes) puisque basées sur le solo. Leur finesse d’exécution met
particulièrement en valeur le timbre de l’instrument.
De l’Ensemble à l’initiative de ce disque,
La Ghirlanda
Mosicale, on pourrait signaler d’emblée que le mot "guirlande", qui pourrait
évoquer ce qui brille, ce qui est exposé pour briller, ne doit pas tromper. Ici
– est-il nécessaire de l’indiquer ? –, nul championnat du monde de rapidité
d’exécution, nul concours de dextérité dont l’excellence se vérifierait avec les
outils acoustiques du physicien ! L’expression musicale se fait ultrasensible,
intimiste, l’instrument se met à nu, à disposition du for intérieur de
l’auditeur. Et La Ghirlanda Mosicale justifie son nom tiré du traité du musicien
italien Giovanni Battista Magone (1560-1618) publié à Pavie, un compendium
des sept arts libéraux d’où se détache la musique "qui apporte le plaisir à
l’âme".
Oserait-on soutenir des compositions de Corbetta qu’elles
sont ce que M. de Sainte-Colombe est à Marin Marais : expression épurée,
ornementations subtiles, fines mélodies ?
Arrêtons là ce parallèle qui ne doit pas dérouter le
lecteur car il faut compter aussi avec l’agencement intelligent de cet album qui
ne sombre pas non plus dans l’austérité en faisant intervenir, de façon
régulière tout le long des 27 plages, des pièces plus légères avec cette fois
les deux voies féminines au devant de la scène avec des mélopées somptueuses… et
le charme opère : ravissement du baroque, du baroque que l’on aime.
Somme toute, un bel album mais, pourrait-on dire
in-fine, un album qui relève d’un répertoire exigeant, tout en nuances.
Technique
: Bon
enregistrement. Aucune remarque particulière.
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