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mise à jour 20 janvier 2014
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Genre : musique pour orchestre Antonio VIVALDI (1678-1741) Concerti per fagotto (concertos pour basson)
Concerto in mi bemolle
maggiore RV 483 Alberto Grazzi, fagotto
Ensemble Zefiro 66'22, Arcana / Outhere, 2013.
De derrière les fagotto
En 2009, l'ensemble Zefiro nous avait gratifié d'un superbe enregistrement, coloré et précieux, des concertos vivaldiens pour hautbois (Naïve) doté d'un casting de rêve parmi lequel on retrouvait Manfredo Kraemer, Pablo Valetti, Lorenz Duftschmid, Rolf Lislevand ou Pierre Hantaï. L'ensemble récidive cette fois-ci, avec une phalange hélas des plus réduites (8 musiciens) et l'on se coule avec plaisir dans ces concertos pour basson pour lequel le Prete Rosso composa 39 concerti, peut-être à destination d'un comte bohémien Václv Morzin dont la Chapelle de Musique comprenait un soliste renommé. Quoiqu'il en soit, dédier des œuvres concertantes pour cet instrument soliste était alors novateur, et l'on admire la souplesse lyrique du langage, la poésie douce parfaitement rendue par Alberto Grazzi, tout aussi capable d'une virtuosité ouatée à l'expressivité discrète. Le bel Andante du RV480, éloquent et souriant, parcourant les méandres sensuels d'un basson chaleureux et grainé, n'est que soie et velours. Et pourtant, l'on avouera que l'écoute intégrale du disque, malgré l'inventivité du compositeur, ses chromatismes parfois exotiques (RV500), l'abandon mélodique, demande le courage du pénitent de la Piétà. La faute à l'Ensemble Zefiro, dont la maigreur limite le contraste de l'opposition entre soli et tutti, et à une direction racée, équilibrée mais qui justement manque cruellement de nervosité et de tension. Le très bel Allegro de la RV500 (qui rappelle la Juditha Triumphans) s'avère asthmatique, l'Allegro du RV'81 poussif, avec les fameux éclairs violonistiques particulièrement peu convaincants. Certes, la course à l'abîme de la vitesse effrénée, du sul ponticello martial auquel succède la cantilène trop étirée est à la mode et l'auditeur désormais nourri à cette potée hyper énergisante et cyclothymique que nous ne cautionnons pas. Mais cette élégance de dandy, malgré l'extraordinaire basson de Grazzi qui à lui seul tire tout l'orchestre et imprime le mouvement, finit par son caractère décoratif par ramener les concertos à des Tafelmusik colorées comparable à ces tableaux convenus et de bon ton qui ornent les antichambres, sans que le visiteur n'y prête attention. Et quand la partition recèle des pépites comme ce Lhargetto du concerto RV481 en ré mineur, inquiétant puis attendri, nimbé de la nostalgie du regard vague que le basson capture d'un soupir trop solitaire, on se dit que le zéphyr manquait cette fois de souffle.
Technique : captation chaleureuse, avec le hautbois solo très proche.
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Affichage minimum recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
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